Les réseaux d’argent sale au Cameroun : Les quincailleries

toles pour construction

C’est généralement par cette voie que passent les fonds utilisés pour l’immobilier, autre terrain fertile.

« Le secteur des marchands de matériaux de construction est intimement lié à celui de l’immobilier. Ce secteur est constitué des sociétés appelées «quincailleries». La forte prépondérance du cash et des mesures ou diligences de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme appliquées par les professionnels du secteur financier conduit les criminels à déposer les fonds directement dans les quincailleries et à retirer leurs contreparties en matériaux de construction», explique le rapport de l’ENR. On y rajoute que l’ampleur et le standing des immeubles témoignent de ce que de fortes sommes d’argent transitent par ce secteur. Ce n’est donc pas surprenant de voir de plus en plus de quincailleries dans nos villes.

C’est sans doute pour voir plus clair dans ce dynamisme que le législateur communautaire, dans sa réforme de 2016, a intégré les quincailleries dans la liste de professions assujetties à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Ce texte de la Cemac qui internalise les recommandations du Groupe d’action financière oblige par exemple les quincailleries à évaluer les risques de blanchiment de capitaux et financement du terrorisme auxquels elles sont exposées. Il est donc attendu des quincailleries qu’elles déclarent à l’Anif les sommes ou opérations ou tentatives d’opérations dont elles soupçonnent ou ont des raisons de soupçonner de l’illégalité de l’origine. « Des interviews réalisées pendant l’ENR, il est ressorti que le secteur de l’immobilier est perçu comme le secteur par excellence qui permettrait aux criminels financiers et détourneurs de fonds publics de dissimuler les fonds mal acquis.

En effet, les quincailliers interviewés ont reconnu que leur profession est exposée à la corruption pratiquée par lesdits criminels pour atteindre leurs fins à travers la délivrance de factures surévaluées, de fausses factures, de faux contrats, des fraudes à l’importexport par le biais du groupage des marchandises importées, etc.», ajoute le rapport.

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