Les femmes dans les royaumes Grassfields : Traditions et rôles importants dans la société camerounaise

femmes Bamileke

Le Cameroun est un pays riche en traditions et cultures, et les royaumes Grassfields en sont un exemple frappant.

Les femmes y occupent une place centrale, qu’elles soient de la cour royale ou simplement du peuple. Dans cet article, nous allons explorer les différentes fonctions et rôles que les femmes jouent dans ces sociétés, ainsi que l’importance de leur contribution à la procréation des princes et à la succession des rois.

Dans les royaumes Grassfields, les épouses royales ont souvent pour mission de contracter des alliances fructueuses fondées sur les mariages. La tradition fait de la femme l’honneur de son mari, le centre d’animation et d’impulsion du foyer, la conseillère des rois et des dignitaires. Elle est d’une importance incontournable dans la procréation des princes et la succession des rois. Dans la cour royale, la femme tient une place de choix, elle exerce le rôle sacré de reproductrice de la lignée et gardienne du sang royal.

Parmi les différents types de femmes dans les royaumes Grassfields, on retrouve la 𝙣’𝙠𝙪𝙤𝙣 𝙣’𝙟𝙪𝙞 𝙛ô ou 𝙢𝙖’𝙣𝙠𝙤𝙪𝙣𝙜, qui est la première femme en termes d’arrivée dans le mariage, la 𝙣’𝙟𝙪𝙞 𝙠𝙖𝙢 ou 𝙙𝙟𝙞𝙠𝙖𝙢, qui est l’une des épouses du défunt roi qui accompagne le nouveau au La’kam et qui a pour mission d’initier les nouvelles femmes à la vie du palais. On trouve également la 𝙢𝙖 𝙣’𝙩𝙪 𝙠𝙖𝙢 ou 𝙢𝙖𝙩𝙤𝙪𝙠𝙖𝙢, qui est celle des épouses du roi qui accouche du premier enfant du trône qu’on dénomme Toukam, ainsi que la 𝙢𝙖 𝙥𝙤 𝙠𝙖𝙢 ou 𝙢𝙖𝙥𝙤𝙪𝙤𝙠𝙖𝙢, qui est celle des épouses du roi qui met au monde le second enfant du trône dénommé Pouokam.

Les 𝙢𝙖𝙛𝙛𝙤 sont les femmes mariées dans le royaume mais originaires des royaumes voisins ou étrangers. Elles sont très respectées et ont le privilège de ne pas fuir les mkem en parade, même quand ceux-ci sont les plus redoutés. La 𝙢𝙖𝙛𝙤 𝙩𝙘𝙝𝙞 𝙩𝙘𝙝𝙪 est la nièce du Fô et elle lui donne à manger pendant les neuf semaines au La’kam. Les 𝙣’𝙟𝙪𝙞 𝙣𝙯𝙚 sont les femmes héritées qui lavent et enduisent de pe le nouveau futur roi ou moukam.

Il convient également de mentionner les 𝙢𝙖𝙛𝙛𝙤 qui peuvent être les reines mères ayant enfanté le roi, la fille aînée Toukam du roi, maffo Toukam. Les 𝙢𝙖𝙛𝙛𝙤 𝙨𝙤𝙪𝙤𝙥 sont les sœurs du roi qu’il a anobli.

Autrefois, la femme était écartée de la succession parce qu’en plus de sa féminité considérée comme une faiblesse, elle partait en mariage dans une autre concession. Pourtant, la tradition a créé pour elle une filière parallèle à celle des hommes, la filière des maffo. Ainsi, mère du roi ou sœur de celui-ci, elle gouverne et en cette qualité, elle peut entrer dans les sociétés secrètes. Elle dirige également les sociétés coutumières des femmes, le messou.

A la mort de la maffo, sa succession se fait de la mère à la fille, idem pour la femme notable qui a adhéré de son vivant au messou. Sa succession est opérée lors de ses funérailles par la maffo dirigeante du messou dont elle était membre. Symboliquement, elle a ses femmes (qu’elle épouse pour son mari). Le décès des maffo donne lieu aux mêmes rituels que pour la mort du Fô.

En tant que notables, les femmes ont droit à des honneurs dans les royaumes Grassfields. Celles qui ne sont pas de la famille royale et par conséquent ne peuvent pas prétendre au titre de maffo, s’épanouissent dans le messou, une société secrète féminine tout aussi élogieuse.

Dans les royaumes Grassfields, les femmes ont donc une place primordiale et leur rôle est crucial dans la société. Elles sont non seulement des épouses et des reproductrices, mais aussi des conseillères et des dirigeantes, occupant des postes importants et jouant un rôle actif dans la succession des rois. Ces traditions séculaires ont donc une grande importance dans la culture camerounaise et méritent d’être préservées et célébrées.

TTSO / 237online.com

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