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L'ouverture sur le Cameroun

Le Cameroun plongé dans le noir par l’incurie et l’incompétence chronique d’Eneo

Eneo

Les Camerounais subissent depuis début décembre de sévères délestages électriques. La cause ? L’incapacité de la société nationale Eneo à honorer ses engagements, au point d’avoir accumulé 115 milliards FCFA de dettes auprès du producteur Globeleq. Symptôme tragique d’une déliquescence profonde de ce pilier énergétique du pays.

Le spectre d’un black-out total plane sur le Cameroun

Le communiqué tombé le 1er décembre de Globeleq, partenaire privé d’Eneo, a fait l’effet d’une bombe. L’entreprise a décidé de cesser immédiatement l’approvisionnement des centrales de Kribi et Dibamba, presque 20% de la production électrique nationale.

Motif invoqué : l’incapacité chronique d’Eneo à honorer une dette abyssale contractée auprès de Globeleq, de 115 milliards FCFA. Malgré cet ultimatum, la société publique refuse toujours de régler ses impayés, faisant planer le spectre d’un black-out total sur tout le pays.

20 ans de mauvaise gestion

Pour comprendre l’origine de ce naufrage, il faut remonter à la privatisation d’Eneo en 2001. Confier la distribution électrique à des opérateurs privés devait, sur le papier, booster l’efficacité et la rentabilité. 20 ans plus tard, la réalité est tout autre : dette abyssale, gestion déficiente, corruption…

Eneo est emblématique de l’échec de la privatisation à la camerounaise. Incapable de réaliser les investissements colossaux nécessaires ni même de couvrir ses frais de fonctionnement, la société survit sous perfusion permanente de l’Etat. Mais aujourd’hui, le modèle a atteint ses limites.

La population prise en otage

Ce sont donc tous les Camerounais qui trinquent pour l’incompétence coupable et répétée des dirigeants d’Eneo à faire fructifier ce secteur stratégique. Alors qu’ailleurs en Afrique comme en Ethiopie, le secteur électrique connaît une petite révolution avec des méga-barrages et une production abondante, le Cameroun lui fait du surplace, victime de ses démons intérieurs.

Et comme souvent, ce sont les populations déjà démunies, lampes-tempêtes à la main, qui paient l’addition salée de ces défaillances. Jusqu’à quand devront-elles endurer ce manquement au service public le plus élémentaire de la part de responsables incapables de se remettre en question ?

Par Fanny Obama, 237online.com

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