L’Union européenne a accordé à l’Ukraine et la Moldavie le statut de pays candidats. Cette décision a été prise par les dirigeants des 27 pays membres de l’Union lors d’une réunion à Bruxelles.
Selon les députés européens interrogés par le quotidien Izvestia, cette étape suscite un large soutien au sein de l’UE. La Russie dans ce sens a des sentiments ambigus: d’une part, l’adhésion à l’UE est égale à une aspiration à l’Otan; d’autre part, l’intégration européenne est une question purement économique et ne soulève pas de revendications. D’une manière ou d’une autre, le statut de candidat n’est que la première étape du processus d’adhésion, et il peut éventuellement prendre de nombreuses années.
La ligne euro-atlantique de la politique de l’Ukraine a été fixée dans la Constitution en 2019. Et si l’aspiration de Kiev à l’Otan a provoqué un rejet ferme de Moscou, la Russie s’est exprimée assez calmement sur l’intégration à l’Union européenne. En outre, le président russe Vladimir Poutine a récemment déclaré que la Russie n’était pas opposée à l’intégration européenne de l’Ukraine, et ne l’a jamais été.
« Comment peut-on considérer une autre tentative d’introduire un facteur irritant dans la politique européenne? Nous verrons, nous analyserons les conséquences », a déclaré à Izvestia le chef de la commission du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe) pour les affaires internationales, ancien vice-président du ministère des Affaires Étrangères, Grigori Karassine. Le contexte est important, et il n’est pas aussi inoffensif qu’il y a trois ans. Les décisions sont prises dans le cadre d’une offensive de sanctions frontales totales contre toute la Russie. Ainsi, les dires sur le statut de candidat semblent très différents. L’Union européenne, l’Ukraine et la Moldavie y mettent une tout autre importance.
Dans le même temps, l’Union européenne indique qu’obtenir le statut de candidat n’est que le premier pas vers l’adhésion.
- Le processus d’adhésion [à l’UE] ne signifie pas une adhésion automatique, a fait savoir lors d’un entretien avec Izvestia membre du Comité AFET, l’homme politique allemand Engin Eroglu. Or, selon lui, le pays a commencé les processus et les réformes pro-européennes. L’Union européenne les finance en partie. L’Ukraine ne sera pas la seule à en bénéficier, ce sera le cas de toute l’Europe.
Les eurodéputés et la Commission européenne soulignent que le processus d’intégration dépend seulement de Kiev.
L’attribution du statut de candidat à l’Ukraine et à la Moldavie a suscité l’indignation d’autres pays qui cherchent à rejoindre l’Union européenne depuis plusieurs années. Par exemple, la Commission européenne a refusé ce statut à la Géorgie pour l’instant.
Tbilissi a perçu le refus, pour le moins, sans joie, mais cela ne sera pas une raison pour la dégradation des relations entre l’Union européenne et la Géorgie, a ajouté lors d’une conversation avec Izvestia le chef du département des processus d’intégration de l’institut national des relations internationales de Moscou (MGIMO) Nikolaï Kavechnikov.