Insécurité Frontalière: Les gabonais entrent au Cameroun avec les armes

En dépit de nombreux postes de contrôles implantés à la frontière avec le Gabon par Eking, gendarmes et militaires gabonais réussissent l’exploit d’entrer en terre camerounaise avec les armes pour régler leurs comptes.

Le marché frontalier d’Abang-Minko, situé dans la région du Sud, département de la Vallée du Ntem, arrondissement d’Ambam est un espace marchand où commercent les camerounais avec leur voisins gabonais. Pour y arriver, les usagers venant du pays voisin doivent montrer patte blanche selon les principes de collaboration et de cohabitation frontalière devant les postes de contrôles avancés des FMO locales. Mais chose curieuse, il devient très récurrent de croiser les expatriés gabonais munis d’armes à feu en terre camerounaise.

Des faits les plus flagrants, dans la journée du 27 avril 2019, un gendarme gabonais, le Sergent-chef MBA NZAME Hugues Marley est aperçu avec un pistolet automatique accroché alors qu’il effectuait des courses au marché d’Abang-Minko. Alerté, le Chef de poste de Sécurité publique de la place, avec ses éléments vont procéder à l’interpellation de ce gendarme gabonais en service à l’Etat-major des Sapeurs-Pompiers à Libreville. Par la suite, l’intéressé est immédiatement envoyé au Commissariat de Sécurité Publique d’Ambam dont le Chef à son tour, l’a envoyé à la Compagnie de gendarmerie de la ville, jugée compétente.

Selon les informations puisées de bonnes sources, c’est en début de soirée que le Préfet de la Vallée du Ntem, M. Handerson QUETONG s’est résolu de remettre l’arme à ce Sergent-chef Major en ordonnant sa libération et son retour au bercail. Le même jour, l’intéressé est sorti du territoire camerounais, par EKING pour rejoindre son pays, muni de son arme.

Faut-il le signaler, ce n’est pas la première fois qu’un homme en tenue gabonais se retrouve en terre camerounaise avec une arme. En fin d’année 2018, le lieutenant de gendarmerie gabonais MOYENI Herman, alors Commandant de Brigade d’EBORO et aujourd’hui affecté à Libreville, en compagnie de ses éléments s’étaient livrés à une véritable chasse à l’homme à l’intérieur du Triangle National. Poursuivant un sujet camerounais qui s’était évadé de leurs cellules où il était gardé à vue depuis plusieurs jours, ils avaient ouvert le feu sur celui-ci alors qu’ils étaient déjà en terre camerounaise. Heureusement pour le compatriote qui n’avait été atteint par aucune des balles de ses bourreaux.

L’insécurité semble donc réelle dans cette zone frontalière. Un autre fait patent datant de quelques mois seulement. Un inspecteur de police du Poste frontière d’Abang-Minko, lui aussi avait interpellé un gendarme gabonais porteur de son arme dans une buvette de ce marché frontalier. L’ayant conduit au poste où il assurait la permanence, il la lui a retirée,lui demandant de rentrer continuer ses ébats d’alcool et de revenir le rencontrer avant son retour. Ce qui a été fait et le policier camerounais l’a conduit jusqu’à la frontière, à trois kilomètres, pour lui remettre son arme.

Des faits et des cas similaires sont légions dans cette localité frontalière. Ce qui fait prospérer la thèse selon laquelle la dizaine de postes de contrôle avancés implantés à la frontière se justifie plus par le besoin de certains agents à se rembourrer les poches qu’assurer la sécurité des camerounais et de leurs biens. Mais au moment où le climat sociopolitique camerounais se montre austère, il est d’un impératif catégorique pour les FMO camerounaises en service à cette zone hyper sensible d’être interpellées quant à l’efficacité de leur mission.

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