Grégoire Owona dresse le tableau du dialogue avec les sécessionnistes

Owona Gregoire

Dans une interview accordée à nos confrères de Jeune Afrique, le ministre du travail et de la sécurité sociale et par ailleurs secrétaire général adjoint du RDPC est revenu sur les modalités qui encadrent le dialogue de paix envisagé par Paul Biya dans les régions anglophones du Cameroun.

Les députés du RDPC ont voté une révision partielle du code électoral plutôt que de réexaminer l’ensemble du texte, comme le demandait l‘opposition. Le dialogue est-il encore possible dans le système politique camerounais ?

Il n’y a aucune raison de penser que nous puissions être hostiles au dialogue. La révision du code visait à introduire des élections régionales. Nous pourrons envisager quelque chose de plus global le moment venu, si cela s’avère nécessaire. Mais, dans une démocratie, celui qui contrôle la majorité a le droit de faire des choix politiques. En attendant que les règles actuelles changent, il faut les respecter

L’exécutif parle de dialogue dans les zones anglophones, mais avec quels négociateurs ?

Les interlocuteurs du coté gouvernement sont bien connus. Les premiers ministres se sont succédé auprès de la population et des leaders traditionnels de ces régions. Le secrétaire général du RDPC, Jean Nkuete était sur le terrain, je m’y suis moi-même rendu. Malheureusement la crise persiste, et nous souhaitons aller pus loin dans le dialogue pour que cessent les exactions commises par ceux qui ont pris le maquis et le quittent pour tuer, piller, détruire les villages…Nous attendons de voir devant nous des gens reconnus comme porte-parole de leur camp. C’est plutôt de ce coté qu’il faut demander qui sont les interlocuteurs

Les leaders aujourd‘hui emprisonnés ne sont-ils pas les seuls capables de faire taire les armes du coté des sécessionnistes ?

Si c’est le cas, qu’ils donnent des mots d’ordre pour que cesse la violence et qu’ils désignent leurs représentants pour discuter de la paix. Le président Paul Biya les a invités à déposer les armes, il a crée une structure de réinsertion, exhorté au pardon et au dialogue. Que faut-il de plus ?

Le 9 mai à Bamenda, le Premier Ministre Joseph Dion Ngute, a affirmé que le chef de l’Etat était prêt à débattre de tout sauf de la sécession. Le fédéralisme est-il désormais une option pour le pouvoir de Yaoundé ?

Je ne sais pas si le fédéralisme est une option, mais il n’a jamais été un tabou au Cameroun. Dans ses textes fondateurs, le SDF prône ce système, et c’est un parti autorisé. Nous sommes prêts à discuter car cela nous donnera l’occasion de faire valoir nos arguments pour la décentralisation telle que voulue par le président. Mais toute sécession est à exclure. Le président a hérité d’un pays uni, et il ne veut pas le voir morcelé.

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