La suspension de la diffusion de France 24 sur l’ensemble du territoire burkinabé a été annoncée par le gouvernement du Burkina Faso, reprochant à la chaîne française la diffusion d’une interview du chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), début mars.
France 24 avait en effet diffusé des réponses écrites d’Abou Obeida Youssef al-Annabi, le chef d’ AQMI, à une quinzaine de questions posées par le journaliste de la chaîne française et spécialiste des questions djihadistes, Wassim Nasr. Cette décision du gouvernement burkinabé survient après la suspension de la radio RFI en décembre 2022, dans le but d’assurer le retour de la paix et la stabilité du pays.
Une décision qui fait polémique
La décision du gouvernement burkinabé a été critiquée par la direction de France 24 qui a déploré cette décision et conteste les accusations qui, selon elle, mettent en cause le professionnalisme de la chaîne. Cette suspension est la deuxième du genre après celle de RFI en décembre 2022. Pour le gouvernement burkinabé, cette décision vise à inciter les médias à contribuer plutôt au retour de la paix et de la stabilité du pays. Toutefois, cette décision est controversée et a suscité des débats sur la liberté d’expression et la responsabilité des médias.
L’interview qui a tout déclenché
Le 6 mars dernier, France 24 a diffusé une interview écrite d’Abou Obeida Youssef al-Annabi, le chef d’ AQMI, donnant des réponses à une quinzaine de questions posées par le journaliste de la chaîne française et spécialiste des questions djihadistes, Wassim Nasr. Cette interview a suscité l’indignation des autorités burkinabé qui ont reproché à France 24 d’offrir un espace de légitimation des actions terroristes et des discours de haine de l’organisation AQMI qui sévit dans la région. Selon les autorités burkinabé, la diffusion de cette interview représente une menace pour la sécurité nationale et pour la stabilité de la région.
Une décision controversée
La décision du gouvernement burkinabé de suspendre la diffusion de France 24 est controversée et a suscité des débats sur la liberté d’expression et la responsabilité des médias. Certains estiment que la suspension de France 24 est une atteinte à la liberté de la presse et à la liberté d’expression. D’autres, en revanche, soutiennent que la diffusion d’interviews de terroristes représente une menace pour la sécurité nationale et pour la stabilité de la région.
La suspension de France 24 au Burkina Faso intervient dans un contexte de crise sécuritaire et de lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel. La région est confrontée depuis plusieurs années à une insécurité grandissante, caractérisée par des attaques terroristes récurrentes, des enlèvements et des assassinats de civils et de militaires.