Les entreprises transnationales de l’Empire du milieu sont de plus en plus actives au Cameroun.
Au Gabon, Liu Shaoxi – le président directeur général de Yihua entreprises group est en voie de devenir un actionnaire important de la Snbg – la Société nationale des bois du Gabon. Le secteur bois au Cameroun est aujourd’hui dominé par des investisseurs engagés pour la plupart dans l’exportation du bois vers la Chine. En faisant le balai, l’on retrouve que des investissements chinois sont promus à travers de nombreuses entreprises appartenant à des personnes d’autres nationalités. Et dans sa nouvelle vision stratégique pour le développement, la Chine voit le Cameroun comme un partenaire prioritaire, avec une intention claire de bénéficier de nombreuses ressources naturelles notamment le bois et d’autres produits forestiers. Et certaines de ces entreprises fonctionnent en totalité ou en partenariat par le biais d’investissements étrangers, tandis que d’autres sont détenues par des ressortissants camerounais. D’ailleurs, les Chinois fournissent le capital financier et des matériaux qui sont utilisés dans l’exploitation, le transport et la transformation du bois. Ils sont également en charge de la commercialisation du bois en Chine. Aujourd’hui, l’Empire du milieu est l’un des plus gros consommateurs de produits du bois au Cameroun. Les exportations camerounaises en direction de la Chine ne portent que sur une liste réduite de produits forestiers. Sur les 7 376 845 m3 de bois exportés du Cameroun entre 2009 et 2014, 2 586 240 m3 ont été exportés vers la Chine. Ce qui représente 35,1% du total des exportations. Selon les données d’exportation fournies par l’organisme Comcam – Commerce du bois au Cameroun, 84,8% de toutes les exportations vers la Chine soit 219 3382 m3, étaient sous la forme de grumes. Ainsi, 60 espèces de bois sont exportées vers la Chine sous forme de grumes, 46 espèces sous la forme de bois scié, 1 espèce sous la forme de placage et 2 espèces sous forme de contre-plaqué. Notons que l’investissement en capital chinois est entré dans le secteur forestier au Cameroun à la fin des années 90. A cette époque, un groupe basé à Hong-Kong avait acquis les opérations forestières camerounaises du groupe français Thanry et depuis 2007, cette entreprise est devenue le plus grand propriétaire de l’exploitation forestière au Cameroun. Il est donc important que les autorités camerounaises veillent à ce que les politiques et les législations nationales soient respectées en vue d’optimiser les avantages à tous les niveaux des échanges commerciaux entre le Cameroun et la Chine. Par exemple, il y a le Synabois – le Syndicat national des exploitants de bois du Cameroun, qui dénonçait, il n’y a pas longtemps, la déforestation à outrance des forêts de l’Est par les Tchadiens avec la complicité de certains hauts responsables du ministère des Forêts et de la Faune. Pour certains observateurs avertis, ce sont les Chinois qui rouleraient les mécaniques.
Pékin au Gabon
Au terme d’une mission économique de la Chambre internationale de commerce de Chine, conduite du 3 au 7 avril 2017 en terre gabonaise, le président directeur général de Yihua entreprises group s’est dit intéressé d’investir dans le capital social de la Snbg – la Société nationale des bois du Gabon. Au cours d’une visite organisée et facilitée par l’Anpi – l’Agence nationale de promotion des investissements, Liu Shaoxi a pu apprécier les deux usines de cette entreprise. Selon certaines sources, la visite de l’outil de production de la Snbg a permis au Pdg de Yihua d’apprécier l’existence d’actifs forestiers. L’homme d’affaires chinois a d’ailleurs été convaincu qu’il peut investir durablement dans le capital social de la Snbg pour en devenir un actionnaire important. Le groupe chinois qui est déjà présent au Gabon à travers sa filiale Hua Ja – spécialisée dans la transformation du bois, veut participer à la restauration des activités de la Snbg, et à la relancer financièrement. Lors de cette mission, Le Mémorandum d’entente signé portait sur des projets susceptibles de booster le secteur forestier du pays. Les deux parties ont signées un mémorandum d’entente portant sur 3 volets majeurs, susceptibles de booster le secteur forestier du Gabon. Et ce, dans le cadre de la politique de diversification économique. Il s’agit notamment de la création d’une bourse du bois, la création d’un musée du bois, et le montage d’une usine de transformation du bois.
Jean-Pierre BITONGO