Un acte d’une barbarie absolue vient d’être perpétré dans le nord-est du Nigeria. Deux chefs tribaux ont été sauvagement exécutés par égorgement devant une foule contrainte d’assister à ce spectacle macabre à Bindoun Doul, dans l’État de Borno. Ces dignitaires locaux, de confession chrétienne, ont été victimes d’une mise à mort spectacle orchestrée par l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP), après un simulacre de procès pour « collaboration avec le gouvernement nigérian ».
Exécution publique : la terreur comme méthode de gouvernance
Cette démonstration de force brutale s’inscrit dans une stratégie délibérée d’intimidation des populations locales et de contestation de l’autorité de l’État nigérian dans cette région frontalière.
Selon plusieurs sources régionales, les deux chefs tribaux avaient été enlevés il y a plusieurs jours puis soumis à un interrogatoire devant ce que le groupe terroriste qualifie de « tribunal« , avant d’être condamnés à la peine capitale.
La méthode d’exécution choisie – l’égorgement public – ainsi que le ciblage spécifique de leaders chrétiens, souligne la dimension à la fois politique et religieuse de ces assassinats.
« Ils cherchent à éliminer toute figure traditionnelle qui ne se soumet pas à leur autorité et à effacer toute présence chrétienne dans la région », explique un expert en sécurité spécialisé sur les groupes djihadistes du bassin du lac Tchad.
Cette exécution publique fait écho à des pratiques similaires observées en Syrie et en Irak au plus fort de la puissance de l’organisation État islamique, dont ISWAP est une branche affiliée.
Dans l’État de Borno, épicentre de l’insurrection depuis plus d’une décennie, ISWAP cherche à étendre son influence en imposant sa propre version d’une gouvernance islamique radicale.
En ciblant spécifiquement des chefs tribaux, le groupe terroriste tente de briser les structures traditionnelles d’autorité et de coopération avec le gouvernement central nigérian, créant un vide que les extrémistes espèrent combler.
La population de Bindoun Doul, forcée d’assister à cette mise à mort, se retrouve prise en étau entre les exigences des djihadistes et les efforts insuffisants des forces gouvernementales pour sécuriser cette zone reculée.
Cette exécution intervient dans un contexte de recrudescence des violences dans la région, malgré les déclarations officielles faisant état de progrès dans la lutte contre les groupes terroristes.
Comment la communauté internationale peut-elle efficacement soutenir les efforts pour contrer l’expansion de groupes comme ISWAP dans le bassin du lac Tchad sans se limiter au seul aspect militaire?