La dérive de l’appellation honorifique “Excellence” a fait l’objet d’une mise au point particulière lors de la série de formations que Sosthène Ngokila, ancien ambassadeur du Gabon au Canada, tient actuellement au Cameroun.
Les faux pas protocolaires courants
Ngokila a commencé ses séances de formation à Yaoundé le 15 mai, soulevant la question des titres honorifiques utilisés de manière fantaisiste ou inappropriée. Selon lui, il est erroné d’entendre un ministre ou un gouvernement être appelé “Excellence”.
Qui doit-on vraiment appeler “Excellence” ?
Ngokila précise que seuls le chef de l’Etat et l’ambassadeur qui le représente à l’étranger méritent cette appellation. Les autres, y compris le Premier ministre, le ministre et le gouverneur, ne devraient pas porter ce titre honorifique. Toutefois, il note des exceptions pour certains rangs du ministère des Affaires étrangères.
Au Gabon, par exemple, ceux qui ont le rang d’ambassadeur sont appelés “Excellence”. De même, au Cameroun, ceux qui ont le rang d’ambassadeur du Cameroun peuvent être appelés “Excellence”.
Des nuances importantes
Ngokila souligne également que le titre de “Député” est “Honorable” et celui de “Sénateur” est “Vénérable”, il n’est pas approprié d’ajouter “Excellence” à ces titres honorifiques.
Quant à la raison pour laquelle le président de la République est appelé “Excellence”, Ngokila explique que c’est parce qu’il est à la tête de l’État. Ainsi, lorsque le chef de l’État se retrouve avec son ambassadeur, seul le chef de l’État est appelé “Excellence”.
Exceptions pour le ministre des Relations Extérieures
Selon Ngokila, le ministre des Relations Extérieures ou des Affaires Etrangères, selon les pays, est également appelé “Excellence” parce qu’il est le premier des diplomates. Cependant, si l’on oublie d’ajouter “Excellence” et que l’on l’appelle simplement “Monsieur le ministre”, cela ne devrait pas être une faute grave.
Cette série de formations est donc une occasion unique de clarifier les normes protocolaires et de rectifier les erreurs courantes. En tenant compte des enseignements de Sosthène Ngokila, nous pourrions assister à une utilisation plus appropriée et respectueuse des titres honorifiques au Cameroun.
Pierre Ekani, 237online.com