Ministère des Arts et de la culture : Les députés plaident pour l’augmentation budgétaire

MINAC

C’est l’une des recommandations formulées par les parlementaires jeudi dernier à l’issue de la session plénière. Cela permettra de relever considérablement ses actions sur le terrain.

La contribution des arts et de la culture dans le développement du Cameroun est encore très peu visible. Des artistes ne cessent de se plaindre de ce qu’ils ne vivent pas de leurs œuvres. Certains meurent parfois dans l’indifférence. Au Nigeria voisin, l’univers culturel respire avec des créateurs d’œuvre qui peuvent se permettre d’aller en jet privé par exemple. Pour dynamiser ce secteur d’activité en difficulté, pourtant porteur de richesse, des députés se sont saisis de cette question dans l’optique de disséquer les maux et de proposer des solutions. Une nouvelle race d’artiste.

Pour le ministre des Arts et de la culture (Minac),Pierre Ismaël BidoungK pwatt, « l’Etat a déjà fait sa part ; les députés ont fait leur part. La balle est désormais dans le camp des artistes ». Ces créateurs d’œuvres doivent se mettre en fédération pour éviter certains problèmes car il est question de construire les fondamentaux pour une nouvelle dynamique à en croire le membre du gouvernement. « Il nous faut ce budget pour structurer le secteur. S’il n’est pas organisé, on ne s’en sortira pas. C’est pour cette raison que le budget est urgent ». Pour y parvenir « il faut une nouvelle race d’artiste qui accepte de se réinventer pour que, cette phase de désordre s’arrête ». Au regard des espoirs nourris, 2022 est le cap de l’embellie si les artistes prennent en charge les choses en mains à travers les fédérations.

Musique et déviance

Les responsables de ces groupes auront la lourde responsabilité d’harmoniser les doléances et d’instaurer en commun accord la voie pour l’avenir. Cela passera également par les œuvres de qualité car l’honorable Célestin Tabouli n’a pas caché sa gêne face à la montée de la déviance qu’il urge d’encadrer. « C’est la responsabilité des fédérations. Combien de Camerounais sont embarrassés, gênés quand ils suivent un sketch, une chanson à cause des mots triviaux et d’autres qui sacralisent sexe, grivoiserie, excentricité. C’est en collaboration avec des fédérations concernées que nous élaborons les programmes de sensibilisation, éducatif de nos populations pour que la musique qui s’adresse à un public cible réponde à ces critères éducatifs ou de divertissement. Travailler à ce que les chansons répondent aux besoins de développement durable de notre pays », a expliqué le ministre. Au-delà des efforts du Minac, beaucoup restent à faire. Pour amener ce sous-secteur à sortir de ses difficultés, l’Assemblée nationale, au cours d’une session plénière tenue le 1er juillet 2021 a formulé des suggestions.

Propositions des députés

Parmi la dizaine de recommandations édictées à l’issue des débats, la question du rapatriement des objets d’art camerounais retenus illégalement a été adoptée. « Mettre en place les mécanismes permettant la rétrocession au Cameroun des objets d’art issue de notre patrimoine culturel retenu illégalement en occident en vue d’enrichir nos musée ». Face à la minceur de ses ressources financières, les parlementaires plaident pour une augmentation substantielle de son enveloppe budgétaire. Les députés appelle également à la mise en œuvre d’un mécanisme d’encadrement et de soutien des artistes afin de valoriser le savoir-faire et la créativité dans l’optique de susciter des vocations et relever des talents, finaliser le recensement du patrimoine matériel et immatériel, structurer l’ensemble des chefferies et palais royaux, appuyer le positionnement des artistes et leurs œuvres sur le plan national et international…
Un ensemble de propositions qui vise à relever le niveau de notre culture et créer une plus-value pour le développement du Cameroun.

Réactions

« Nous avons les piliers solides » : Ismaël Bidoung Kpwatt, ministre des Arts et de la culture

Il y a eu une séance plénière consacrée aux arts et de la culture. Cette attention soutenue galvanise non seulement les responsables du ministère des Arts et de la culture mais également l’ensemble des artistes et hommes de culture. Avec le vote et la promulgation par le chef de l’Etat de la loi sur la promotion des langues officielles et la loi régissant les associations artistiques et culturelles plus l’adoption de la stratégie nationale de développement 2020-2030 ; nous avons les piliers solides qui vont inspirer l’ensemble des programmes à mener dans le sous-secteur pour que les artistes et les responsables de la tutelle transforment le sous-secteur afin qu’il devient le vecteur de la production, de la richesse, de la croissance et de l’emploi.

« Définir une identité nationale » : Joshua Osih, député

Nous ne savons veritablement pas ce qui est fait pour promouvoir les arts et la culture. Les crises qui secouent les régions du Nord-Ouest, Sud-Ouest, l’Extrême-Nord ou encore l’Est sont un problème de manque d’identité nationale. C’est de la responsabilité de ce ministère de définir une identité nationale. Le ministre a beaucoup de travail à faire. Il ne doit pas sous-estimer le rôle de son ministère. J’ai également relevé l’importance des industries créatives. C’est ce qui a transformé le Nigeria aujourd’hui. Je ne comprends pas comment les artistes nigérians voyagent en jet alors que les nôtres meurent de pauvreté. J’ai attiré l’attention du ministre au sujet des travaux au musée national. C’est notre héritage.

C’est inadmissible ce que le ministre est en train de faire là-bas. Je lui ai demandé d’arrêter les travaux. Il est venu pour essayer de justifier pendant plus d’une heure. Je lui ai promis que s’il ne les détruisait pas, nous allons le faire. C’est un héritage commun.La question de droit d’auteur doit êtreabordée autrement. Les artistes ne s’appuient pas sur ça pour vivre. Nous devons définir d’autres approches pour permettre à nos artistes de vivre de leur art. J’ai suggéré au ministre de faire en sorte que les contenus locaux soient protégés. Que 50 % des contenus radios, télé ou ceux qui distribuent à travers les opérateursétrangers soient camerounais. Les technologies permettent aujourd’hui de bloquer ce qu’ils montrent. Même les pays qui nous envahissent avec leurs programmes ont des lois qui protègent leurs contenus locaux. Cela permettra de donner d’avantage d’argent à nos artistes.

Solière Champlain Paka

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