Conseil régional du Littoral : Qui est Polycarpe Banlog ?

Polycarpe Banlog

Personne ne l’avait vu venir. L’investiture de Polycarpe Banlog le 22 décembre 2020 par le Comité central du Rdpc au poste de président du conseil régional du Littoral a surpris plus d’une personne présente à la Salle des fêtes d’Akwa.

Ce n’est pourtant pas un ovni du landerneau politique du Littoral. La politique coule dans les veines de ce fils de Pendiki né le 17 juin 1957 dans l’actuel arrondissement de Nyanon, département de la Sanaga Maritime. Comme son père Paul Banlog, tout premier maire de l’arrondissement de Ndom, Polycarpe Banlog se met au service de l’Union nationale camerounaise (UNC) et occupe jusqu’à l’avènement du Renouveau en mars 1986, le poste stratégique de trésorier de la section JUNC de la Sanaga Maritime. Pour marquer son soutien à la politique du renouveau et à l’homme qui l’incarne, il prend une carte du Rdpc et en devient conseiller à la sous-section Rdpc d’Edéa jusqu’à 1990.

Il se décrit souvent comme étant un « militant convaincu et convaincant du Rdpc des premières heures chaudes ». Mais son fief Nyanon aspire à une « autonomie ». Les populations n’aspirent qu’à se soustraire de l’autorité administrative directe de Ndom. Le vent de la liberté souffle à tout va, l’émancipation est à la mode. Le jeune homme politique s’active sans ménagement dans les couloirs de l’administration centrale et parvient à obtenir les premières retombées de la politique embryonnaire de la décentralisation que compte mette en place le Chef de l’Etat Paul Biya. Le District de Nyanon est créé en même temps que la commune de Nyanon dont il devient le premier maire à 38 ans en 1996.

Ambitions

Son aura politique prend du volume et ses ambitions également. Polycarpe Banlog devient membre titulaire du comité central en 1996 et parvient à ramener la Sanaga maritime, tombée sous le charme de l’UPC et du SDF, dans le giron du Rdpc en sa qualité de président de la section départementale, poste acquis un an plus tôt et tête de liste aux législatives 1997. Il forme avec Geneviève Tjoues un duo de choc qui offre à la Sanaga maritime ses premiers députés Rdpc de l’histoire. Malgré l’éclatement de la section départementale du Rdpc dont il demeure le dernier président, Le président Banlog est resté très actif et toujours sur la première ligne de front. Il a réalisé alors qu’il était aux commandes de la section Rdpc en Sanaga maritime Nord-Est de 2007 à 2013, le meilleur score de la région du Littoral lors de l’élection présidentielle 2011 face à un certain Louka Basile, secrétaire général de l’UPC de l’époque. L’actuel président de la section Rdpc en Sanaga maritime Nord-Est 2 revendique deux mandats de maire Rdpc de la commune de Nyanon de 1996 et 2009 et deux mandats de député Rdpc à l’assemblée nationale de 1997 à 2002 et de 2013 à 2020.

Dotations de l’Etat central

Celui qui prend officiellement les rênes du conseil régional du Littoral est titulaire d’une licence en sciences économiques obtenue à l’Université de Yaoundé en 1981, d’un diplôme des mathématiques appliquées de l’Université de Trondheim glané en 1983, d’un diplôme d’ingénieur en génie civil obtenu en 1985 à l’Université de Trondheim en Norvège et d’un MBA en management obtenu en 1986 à l’Université de Bergen en Norvège. Il est par ailleurs promoteur d’une demi-douzaine d’entreprises exerçant dans des domaines aussi variés que la pêche et la vente du poisson ; l’exploitation forestière ; le génie civil, la construction métallique et la chaudronnerie ; le transport terrestre, aérien et maritime ; la télécommunication et production d’électricité thermique et hydro-électrique.

Banlog se dit « prêt à jouer le rôle ingrat de pionnier [qu’il a] toujours eu l’habitude de jouer ». Il souhaite cependant « fournir les services de base aux populations notamment les routes, électricité, l’éducation et la santé » sans trop miser sur les dotations de l’Etat central. « Je ne compte pas sur les ressources provenant de l’État. Mais je voulais que l’État me donne l’autorisation de me déployer à l’international et qu’il m’apporte des garanties » a-t-il laissé entendre. Son objectif est de marquer son temps. « J’espère que cette fois-ci les gens ne m’oublieront plus et la postérité saura que j’ai été le premier président de la région du Littoral »a-t-il déclaré.

Clément MBELEL

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