Cameroun – Judo : Hortense Vanessa Mballa Atangana, l’agneau du sacrifice ?

Vanessa Mballa

Meilleure judoka camerounaise en activité et au palmarès des plus étoffés, la quadruple championne d’Afrique est exclue des championnats d’Afrique Seniors 2021.

Si officiellement, aucune raison n’a été invoquée pour justifier cette injustice, des sources rapportent que l’athlète n’est pas en odeur de sainteté avec la Fédération camerounaise de judo. C’est un post datant du 17 mai 2021 sur sa page Facebook qui lance l’alerte ! Depuis le Château Gonthier, commune déléguée française, située dans le département de la Mayenne en région Pays de la Loire, peuplée de 11 687 habitants, Hortense Vanessa Mballa Atangana lâche du lest.« Je voudrais juste rassurer mes fans que je vais bien.Je ne serai malheureusement pas au championnat d’Afrique de Judo Senior prévu ce weekend du 20 au 23 mai à Dakar pour défendre mon titre de championne d’Afrique. En effet, j’ai appris comme vous par les réseaux sociaux que je ne fais pas partie de la délégation des 6 athlètes retenus pour défendre les couleurs du Cameroun alors que je suis championne en titre. Cette situation m’est préjudiciable car elle m’empêche de gagner encore quelques places sur la ranking List IJF et dès lors fragilise ma préparation aux Jeux Olympiques de Tokyo, avec un objectif avoué et assumé d’y être sur le podium. Je suis certes déçu une fois encore d’être traitée avec autant de légèreté mais je reste concentrée et focus pour l’objectif final. Je me bats depuis 4 ans pour faire honneur à mon pays et permettre au Cameroun d’obtenir un podium aux Jeux Olympiques. Je continuerai à travailler dure afin que ce rêve ne me soit pas volé. Je souhaite bonne chance à mes compatriotes qui défendront nos couleurs à Dakar », écrit la championne, le cœur serré.

Conseil de discipline

Et pour rassurer ses fans de ce qu’il ne s’agit guère d’un problème de performances, celle qui a récemment participé aux Masters de Judo de Doha étale son élogieux palmarès. Quatre fois championne d’Afrique, elle est classée 14e au ranking mondial de la Fédération internationale de judo, médaillée de Bronze au Grand Slam d’Antalya cette année, médaillée de Bronze au Grand Slam de Düsseldorf en 2020 ; médaillée de Bronze au Grand prix Marrakech en 2019 et médaillée d’Argent au Grand prix de Hollande en 2018. Des lauriers qui n’ont curieusement pas convaincu la Fédération camerounaise de judo (Fécajudo) et même le ministre des Sports et de l’éducation physique, à inscrire son nom dans la délégation camerounaise qui séjourne à Dakar depuis le 17 mai dernier sous l’encadrement administratif de Kamsu Kom Tekam, secrétaire général de la Fécajudo.

Des huit ambassadeurs du vert-rouge-jaune présents dans cette ville portuaire du Maroc, six athlètes dont quatre filles et deux garçons dont les noms ont été validés par Narcisse Mouelle Kombi à travers une note officielle signée par ses bons soins.Dans un pays qui a du respect pour ses icônes, la présence de Mballa Atangana, la meilleure judoka en activité du Cameroun, ne devrait surprendre personne. Quatre fois championne d’Afrique et virtuellement qualifiée pour les prochains Jeux Olympiques pour le moment, l’athlète n’est pourtant pas du voyage.

Une grossière erreur si ce n’est un sacrilège pour qui connaît les performances et l’expérience que draine la native de Bikok. Si la Fécajudo refuse de se prononcer sur les véritables raisons de cette absence parlante, plusieurs observateurs qui sont au parfum de l’actualité du judo camerounais sont unanimes sur le fait que les rapports entre Mballa Atangana et les responsables fédéraux étaient très loin d’être cordiaux. Plusieurs fois présentée comme une judoka rebelle, la Lionne indomptable a régulièrement été sous la menace d’un conseil de discipline jamais acquis à sa cause.

Caprice de star ( ?)

Après moult recoupements, le Messager a appris de sources bien introduites que sa non-convocation est consécutive à son obsession d’effectuer le déplacement de Dakar avec son coach personnel. Une proposition qui n’a pas rencontré l’assentiment de la Fécajudo, percevant cette « doléance » comme un affront ou mieux, un caprice de star. Du coup, « prendre en charge l’athlète et le coach en puisant dans un budget presqu’insignifiant, s’est avérée chose impossible. Et face à l’insistance de Mballa Atangana, la fédération n’a pas trouvé d’autre solution que de la laisser sur la touche », apprend-on.
Un argument que plusieurs proches de la concernée balaient d’un revers de la main, soutenant mordicus que la Fécajudo a profité de cette perche qui leur était tendue pour régler ses comptes à la judoka. Dans ce florilège de versions, un proche d’Alain Christian Kingue, président de la Fécajudo, brandit une explication d’ordre technique. «Vanessa Mballa a déjà engrangé le nombre maximum de points disponibles sur le plan continental. Sa participation aux championnats d’Afrique n’aurait pas servi à grand-chose. Voilà pourquoi une chance a été donnée à d’autres athlètes qui ont besoin de ces points-là», a-t-il indiqué au micro de nos confrères du site 237online.com. Suffisant pour conclure qu’il y’a anguille sous roche. Affaire à suivre !

Christian TCHAPMI

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