237online.com

L'ouverture sur le Cameroun

Éducation africaine: Le Cameroun redécouvre enfin son âme grâce à une initiative révolutionnaire

VICASA

Dans un pays où les influences occidentales ont longtemps dicté les normes éducatives, une femme courageuse ose rêver d’un avenir différent. Ida Koudjou, connue sous le nom de « Ministre de la Décolonisation », transforme depuis cinq ans la vision des jeunes Camerounais à travers son association VICASA (Vivre pour Connaître, Aimer et Servir l’Afrique).

La révolution silencieuse de l’éducation africaine authentique

Chaque samedi, dans le quartier Cité Verte de Yaoundé, des dizaines d’enfants âgés de 3 à 20 ans participent à une expérience unique: renouer avec leur identité culturelle africaine à travers la lecture d’ouvrages écrits « par des Africains pour des Africains ». Cette approche, nous confie Ida Koudjou, vise à « empêcher que nos enfants ne grandissent dans un système occidentalisé, alors qu’ils sont Africains ».

Les résultats de cette initiative sont déjà tangibles, comme en témoignent les parents dont les enfants fréquentent le centre depuis son ouverture. « Je vois mon fils de 12 ans s’intéresser davantage à son histoire, poser des questions sur nos traditions. Avant, il ne jurait que par les séries américaines, » raconte une mère visiblement émue.

Un combat face à l’aliénation culturelle grandissante

Cette démarche intervient dans un contexte où l’identité culturelle camerounaise s’érode progressivement au profit d’influences extérieures. « Quand je vois nos influenceuses avec des cheveux de mort sur leur tête, la valorisation de la culture occidentale, l’abandon de nos langues, je comprends que nous sommes vraiment perdus, » déplore un internaute soutenant l’initiative sur la page Facebook de l’association.

L’approche de VICASA rejoint la vision du célèbre panafricaniste Marcus Garvey qui affirmait: « Il est possible que nous ne vivions pas tous la réalité d’un empire africain si fort, si puissant qu’il imposerait le respect à l’humanité, mais nous pouvons cependant durant notre vie travailler et œuvrer à faire de ce projet une réalité pour une autre génération. »

Un modèle en expansion face aux défis économiques

Initialement gratuit, le programme demande désormais une contribution modeste de 5 000 FCFA par mois aux parents pour couvrir les frais de fonctionnement. Malgré ce coût, l’engouement ne faiblit pas. Au contraire, des demandes d’expansion vers d’autres villes comme Douala se multiplient. « Même si c’est 10 000 FCFA par mois, je suis prête si cela va contribuer à redonner à mes enfants le pouvoir qui leur a été retiré par le colon, » témoigne une mère de Douala sur les réseaux sociaux.

L’initiative d’Ida Koudjou représente bien plus qu’un simple centre de lecture. C’est une véritable reconquête culturelle qui pourrait inspirer un mouvement plus large à travers le Cameroun et même au-delà. Dans un monde globalisé où l’uniformisation culturelle menace les identités locales, des initiatives comme VICASA rappellent l’importance de préserver et transmettre un héritage authentiquement africain aux générations futures.

Par Alain-Claude Ndom pour 237online.com

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *