Des appareils électroménagers saisis et près d??un millier de personnes interpellées.La nuit de vendredi à samedi dernier a été mouvementée au quartier Nko??ovos. Le bloc d??habitations situé à l??intérieur de la boucle descente «six-à-six», Canal de Suez, Stade municipal, montée Carrefour an 2000, jusqu??à la pharmacie de la Mvila, a été encerclé par des militaires armés jusqu??aux dents. «C??est aux environs de 22h30 que nous nous sommes rendus compte que notre quartier était pris d??assaut par des militaires», indique un locataire sous le couvert de l??anonymat.
Jusqu??à 9h30, samedi, 17 décembre 2011, les entrées et sorties dans ce quartier étaient quasi-impossibles. Des militaires ont fait irruption dans toutes les maisons, tirant les occupants endormis de leur lit au milieu de la nuit. Près d??une centaine de personnes ont ainsi été interpellées au cours de cette mission commandée et conduites au commissariat central d??Ebolowa. Dans la matinée de samedi, des camions communément appelés «Abraham» ont continué à faire la navette entre le commissariat qui grouillait de monde et la zone d??opération, notamment les grands bars où une bonne fourchette de personnes ont été interpellées. Seuls des personnes détentrices de leurs pièces d??identité ont pu regagner leur domicile, vers 10 heures, à la fin de l??opération. Les militaires ont également saisi des appareils électroménagers sans factures et une bonne quantité de motos pour défaut de papiers.Sur les raisons de cette opération coup de poing, aucune autorité militaire ou administrative ne s??est encore prononcée de manière officielle. Des indiscrétions font toutefois état de la présence dans la ville d??un groupe de malfrats armés. Tandis que d??autres sources émettent l??hypothèse d??une évasion à la prison centrale d??Ebolowa. «C??est une opération qu??il fallait à tout prix entreprendre en cette veille de fête de fin d??année», a laissé entendre un homme en tenue. Toujours est-il que le bloc résidentiel ciblé abrite la majorité des bars et bistrots les plus chauds de la ville. C??est également le fief des belles de nuit dont la présence au Carrefour An 2000 a donné le célèbre nom de «Tam zu». Il apparaît, selon toute vraisemblance, que ce sont les innombrables maisons de passe qui s??agglutinent le long des couloirs entre la montée Notre dame de Fatima et Zénith hôtel en contre-bas de l??Institut Technique Don Bosco qui attirent les fêtards. Le quartier a également réputation d??abriter des auberges de fortune qui serviraient de refuge aux bandits en transit à Ebolowa depuis des lustres.