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L'ouverture sur le Cameroun

Du rêve à la réalisation

On a toujours accusé les Africains d??avoir un goût immodéré pour les anniversaires, les commémorations que l??on fête longuement, bruyamment, souvent avec emphase. Des fêtes au cours desquelles on honore le passé pour mieux servir le présent, et si possible confisquer l??avenir. La célébration des cinquante ans des indépendances africaines semble avoir dérogé à la règle, comme vient de le démontrer la Conférence de Yaoundé tenue les 18 et 19 mai derniers. Certes, on a évalué le passé, mais, c??était surtout pour mieux préparer l??avenir, l??avenir de l??Afrique dans le monde du XXIè siècle.

Sur la même lancée, l??Union africaine, à l??occasion de la commémoration hier de la journée de l??Afrique qui se célèbre tous les 25 mai, a engagé une profonde réflexion sur le renforcement de la place de l??Afrique dans le monde. Rien de bien nouveau. Dans le passé, ce genre de réflexion a souvent eu cours, mais pas avec le même esprit. Dans les colloques antérieurs, il y a eu beaucoup de propositions, beaucoup de réformateurs, mais il y a eu moins d??esprits qui se sont demandés au préalable ce qu??il fallait réformer. Voilà certainement ce qui explique qu??aujourd??hui nous ayons plus de géométries sociales que de propositions vraiment ajustées aux réalités d??une vie complexe, au sein de laquelle les Africains – les Camerounais – doivent être des êtres vivants et libres, et non des pions sur un échiquier.A Yaoundé cette « erreur » a été rectifiée. Des propositions ajustées aux réalités locales ont été adoptés.N??en déplaise aux afro-pessimistes : dans le continent noir, tout n??est pas si noir. L??Afrique est aujourd??hui le continent qui enregistre la plus forte croissance démographique. On le lui a souvent reproché : 700 millions d??habitants, soit 9% de la population mondiale en l??an 2000; 1,8 milliard en 2050, soit 27% de la population mondiale d??ici quarante ans. Pour certains, c??est une bombe à retardement, pour d??autres, un formidable défi.Quoi qu??on puisse en penser, c??est là une évolution spectaculaire qui aura des effets majeurs sur le continent et concernant sa situation et son influence dans les affaires du monde. Comment tirer profit de ce défi démographique? Quelle stratégie pour que l??Afrique tire sa juste part d??une telle mutation? Quelle place pour l??Afrique dans l??échiquier mondial, compte tenu de cette mutation? Comment valoriser le poids de l??Afrique dans le nouvel ordre mondial? Poser déjà ces questions comme on l??a fait, il y une semaine à la Conférence de Yaoundé, témoigne d??une réelle volonté par les Africains de vouloir prendre leur destin en main.On comprend alors la conviction des participants à la conférence de Yaoundé. Chiffres à l??appui, ils sont intimement convaincus que le 21ème siècle marque déjà le retour de l??Afrique à une plus forte croissance, à une limitation de son endettement et à une plus grande audience dans la communauté internationale. C??est un acte de foi éloigné des idées reçues sur l??Afrique, des poncifs éculés qu??on connaît sur la soi-disant malédiction de l??Afrique, un continent qui aurait délibérément refusé de se développer. C??est là une bonne disposition d??esprit lorsqu??on sait que la grandeur d??un peuple vient souvent de l??idée qu??il se fait de lui-même. Reste tout de même que nos dirigeants doivent s??engager à une meilleure exploitation des ressources naturelles, à une meilleure gouvernance de l??Afrique, s??ils veulent passer du rêve à la réalisation.

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