Droits de L’homme : Plus de 325 personnes tuées au Cameroun

Samuel Wazizi

Selon le rapport de la Commission sur l’État des droits de l’homme au Cameroun rendu public le 18 juin 2021 à Douala, des assassinats, des kidnappings et attaques à la bombe se sont multipliés durant ce cinquième mois de l’année 2021 dans les zones de conflit

Le cinquième rapport sur la situation des droits de l’homme au Cameroun a été rendu public le week-end dernier dans la ville de Douala par les membres de Stand Up For Cameroon, cette plateforme qui chaque mois fait le bilan des violations des droits de l’homme au Cameroun. Bien avant la présentation de ces chiffres qui font froid dans le dos, Philippe Nanga coordonnateur de l’Ong Un Monde Avenir qui pilote cette plateforme a condamné avec véhémence l’attitude des camerounais, toujours de marbre malgré la violation des droits de l’homme au Cameroun. Dans son propos introductif, celui qui invite tous les Camerounais à se mobiliser quand les droits de l’homme sont violés a précisé que cela n’arrive pas seulement aux autres. «Quand on parle des injustices, des violations des droits de l’homme, vous pensez toujours que cela ne concerne que les autres. A vous aussi, cela peut arriver. C’est pourquoi nous faisons ce travail pour sensibiliser pour que cela ne se reproduise pas. Si on ne fait rien, on va tous nous tuer. Voilà des jeunes de Stand Up For Cameroun qui ont été arrêtés et emprisonnés depuis huit mois. On est incapable de les juger. Ceux qui les ont mis en prison n’ont pas des éléments qui les accablent. Curieusement ils sont en prison. Ils sortaient d’une réunion et on les a arrêtés. Il faut se battre pour que cela cesse», a déclaré Philippe Nanga

Au sujet du rapport portant sur la situation des droits de l’homme au mois de mai 2021, on a appris que plus de 81 personnes ont perdu la vie dans le cadre des conflits qui perturbent la sérénité au Cameroun. Parmi ces 81 morts, 49 ont été enregistrés dans le cadre de la crise anglophone et 29 dans la guerre contre Boko Haram dans l’extrême Nord du pays et 3 dans les autres régions.

Le rapport précise par ailleurs que 32 incidents violents ont été enregistrés au courant du mois. Des situations impliquant à la fois les forces séparatistes et les forces de l’armée régulière. Ces incidents ont causé la mort de 71 personnes. D’autres incidents ont entraîné la mort de trois personnes. Vingt un incidents enregistrés dans les zones de conflits heureusement n’ont pas fait de mort. On a enregistré au courant de ce mois 10 cas d’explosions dues aux engins explosifs ayant fait sept morts

325 morts depuis janvier

D’après Geneviève Oum qui présentait ce rapport, depuis le mois de janvier, on a tué plus de 325 au Cameroun. D’abord dans les deux principales zones de conflits et dans le reste des autres régions. Selon cette dernière qui précise que ces chiffres sont approximatifs, «ce sont les cas que nous avons pu reconnus et documentés que nous vous présentons. Je peux vous dire que c’est plus grave que ça», précise cette dernière. D’après le rapport qui a pareillement fait le bilan des actes de violences au Cameroun depuis janvier. Selon ce rapport, 145 morts ont été enregistrés dans la cadre de la lutte contre Boko Haram et 168 dans le cadre de la crise anglophone dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. Le rapport néanmoins que le mois de mars au Cameroun était plus mortifère que les quatre autres. On a assisté durant ce mois a une montée de la violence au Cameroun et plus encore dans les zones en conflit. C’est pourquoi ils interpellent le gouvernement dans la recherche à tout prix de la paix dans ces régions en crise.

Pareillement dans ce rapport, des cas de kidnapping ont été signalés à la fois dans la zone anglophone que dans l’Extrême Nord. 90 personnes dans l’ensemble ont été kidnappées depuis le début de l’année soit 68 dans la crise anglophone et 22 dans la guerre contre Boko Haram. Dans l’ensemble, on a enregistré 32 explosions et incendies depuis le début de l’année.

Détention arbitraire

Pendant cet échange, les membres de cette plate-forme se sont rappelé les cas d’injustices criardes, les violations des droits de l’homme flagrants au Cameroun. Ils se sont attardés sur les cas des membres de Stand up For Cameroon arrêtés et incarcérés à la prison de New-belle depuis 8 mois et sans jugement.

Selon des informations, depuis huit (08) mois, cinq (05) membres du mouvement Stand Up For Cameroon (SUFC) sont détenus dans les conditions inhumaines à la prison centrale de Douala. Moussa Bello, Ntsama Etienne, Mira Angoung, Collins Nana et Tehle Membou ont été enlevés par des gendarmes en civil le 18 septembre 2020 dans la rue alors qu’ils cheminaient calmement à la recherche d’un taxi pour regagner leur domicile respectif. Ils sortaient de la réunion hebdomadaire que tenait le mouvement Stand Up For Cameroon tous les vendredis. Ils étaient vêtus des vêtements de couleur noire en adhésion aux vendredis en noir (Black Friday) lancés depuis 2018

Les conditions inhumaines des prisons au Cameroun ont été dénoncées. Notamment celle de la prison centrale de Douala ou les familles de détenus payent d’importantes sommes d’argent pendant les visites. La gestion du Covid 19 et les détournements des 180 milliards a aussi été évoquée

Hervé Villard Njiele

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