Drame à Nkambe : un enseignant abattu par les ambazoniens pour avoir pris part aux festivités du 11 février

Bantar Samuel

Le conflit qui sévit depuis quelques années dans les régions anglophones du Cameroun continue de faire des victimes. Ce jeudi 16 février, un enseignant a été abattu par les ambazoniens à Nkambe, pour avoir participé aux festivités du 11 février, la fête de la jeunesse célébrée chaque année dans le pays.

Bantar Samuel, enseignant dans une école primaire, était de retour chez lui après avoir participé au défilé du 11 février. C’est sur le chemin du retour qu’il a été intercepté par des hommes armés qui ont ouvert le feu sur lui. Selon des témoins, les ambazoniens l’ont accusé de soutenir le gouvernement et de trahir la cause anglophone en prenant part aux festivités organisées par les autorités.

L’assassinat de cet enseignant suscite l’indignation dans la région et dans le pays tout entier. Depuis le début de la crise, les écoles sont devenues des cibles privilégiées pour les séparatistes qui veulent empêcher les enfants d’aller à l’école pour faire pression sur les autorités. Des enseignants ont déjà été enlevés ou tués pour avoir tenté de faire leur travail.

Le gouvernement, de son côté, condamne fermement cet acte de barbarie. Dans un communiqué publié ce vendredi, le ministre de l’Education de Base, Laurent Serge Etoundi Ngoa, a dénoncé cet acte ignoble qui viole le droit à l’éducation et à la sécurité des enseignants. Il a appelé les acteurs de la crise à renoncer à la violence et à privilégier le dialogue pour trouver une solution pacifique à la crise.

Le conflit anglophone, qui a éclaté en 2016, oppose les séparatistes anglophones aux forces de sécurité camerounaises. Les séparatistes revendiquent la création d’un Etat indépendant dans les régions anglophones du pays, arguant que le gouvernement les marginalise et les discrimine en les privant de services publics et d’opportunités économiques. Les autorités, de leur côté, affirment que la crise est avant tout sécuritaire et qu’elles font tout pour protéger les populations civiles.

Le conflit a déjà fait des centaines de morts et des milliers de déplacés. Les organisations internationales de défense des droits de l’homme dénoncent régulièrement les exactions commises par les deux parties, appelant à un dialogue politique inclusif pour trouver une solution pacifique et durable à la crise.

Mais malgré les appels répétés à la paix et au dialogue, la situation continue de se dégrader. Les ambazoniens multiplient les attaques contre les forces de sécurité, les élus et les institutions de l’Etat, tandis que les autorités intensifient la répression contre les séparatistes et les manifestants pacifiques.

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