Dans les méandres sinueux reliant Douala à Bafoussam, se cache une réalité criante qui étreint le cœur économique de l’Ouest camerounais. La nationale 5, autrefois artère vitale du développement régional, se transforme aujourd’hui en un cauchemar quotidien pour des milliers de conducteurs.
Un calvaire quotidien : La nationale 5 au bord du désastre
Chaque kilomètre parcouru sur cet axe raconte une histoire de négligence et d’abandon. Les nids-de-poule, véritables gouffres béants, avalent les véhicules comme autant de sacrifices à une infrastructure moribonde. Entre Douala et Bafoussam, ce ne sont pas des routes que l’on emprunte, mais des parcours de guerre où chaque mètre carré devient un défi à la survie mécanique.
Les chiffres sont sans appel : des centaines de millions perdus chaque année en réparations de véhicules, en temps perdu, en carburant supplémentaire. L’économie de toute une région saigne par ces blessures infrastructurelles, transformant ce qui devrait être une artère économique en un patient en soins intensifs.
Travaux de réparation : Une goutte d’eau dans un océan de délabrement
Récemment, l’entreprise CABTE a entrepris quelques travaux partiels. Entre le pont du Nkam et Bandjoun, on assiste à la mise en œuvre de béton bitumineux. À Bekoko, quelques nids-de-poule ont été rebouchés entre les points kilométriques 0 et 15. Mais ces interventions ressemblent à des rustines sur une coque de navire criblée de trous.
Les populations locales, les commerçants, les transporteurs : tous subissent. Un camionneur rencontré sur place témoigne : « Chaque voyage est un risque. Mes pneus, mes amortisseurs, ma cargaison… tout est menacé à chaque instant. »
L’axe Douala-Bafoussam mérite mieux. Il mérite d’être une voie de prospérité, pas un piège à véhicules.