Une bouffée d’oxygène financière vient d’être accordée au Cameroun ! Le président Paul Biya a signé cinq décrets autorisant un emprunt de 321 milliards de FCFA pour financer divers projets de développement stratégiques à travers le pays. Cette manne financière, obtenue principalement auprès de la Banque Africaine de Développement (BAD), représente un tournant majeur dans la politique d’investissement public, à l’heure où le pays s’efforce de stimuler sa croissance économique face aux défis post-pandémiques.
Biya signe cinq décrets cruciaux pour le financement du développement national
Les décrets présidentiels, signés récemment à Yaoundé, autorisent le gouvernement camerounais à conclure plusieurs accords de prêts avec la Banque Africaine de Développement, mais également avec d’autres partenaires financiers internationaux. Ces emprunts interviennent dans un contexte économique particulièrement difficile, marqué par l’inflation et les perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales.
« Ces financements étaient devenus indispensables pour débloquer des projets structurants longtemps restés en attente faute de moyens », explique un économiste basé à Douala. « La signature de ces décrets montre une volonté politique claire de relancer les grands chantiers de développement, malgré la conjoncture internationale défavorable. »
Les secteurs clés ciblés par cette injection massive de capital
Le gouvernement camerounais a précisé que les 321 milliards de FCFA seraient répartis entre plusieurs secteurs prioritaires. Une part importante sera consacrée au redressement du secteur de l’électricité, véritable talon d’Achille de l’économie nationale avec des délestages qui continuent de paralyser l’activité industrielle et commerciale.
Un autre volet majeur concerne les infrastructures routières, avec plusieurs axes stratégiques qui devraient être réhabilités ou construits. Le soutien à l’entrepreneuriat figure également parmi les priorités, avec des programmes d’accompagnement des PME qui devraient bénéficier d’une partie de ces financements.
Enfin, la promotion de la filière riz n’a pas été oubliée, dans un pays qui continue d’importer une grande partie de sa consommation en céréales. Ce programme vise à renforcer l’autosuffisance alimentaire et à réduire la dépendance aux importations.
Dette nationale sous contrôle malgré ces nouveaux emprunts
Si l’annonce de ces nouveaux emprunts peut inquiéter certains observateurs, les autorités financières camerounaises se veulent rassurantes. Le taux d’endettement du pays reste soutenable, à environ 40% du PIB fin 2024, bien en-deçà du plafond de 70% fixé par les critères de convergence de la CEMAC.
« Ces financements sont majoritairement concessionnels, avec des taux d’intérêt préférentiels et des périodes de remboursement étendues », précise un expert des finances publiques. « L’important est que ces investissements génèrent une croissance suffisante pour assurer le service de la dette à moyen terme. »
Néanmoins, plusieurs économistes appellent à la vigilance, soulignant la nécessité d’une gestion rigoureuse et transparente de ces fonds pour éviter les dérives constatées dans certains grands projets d’infrastructure par le passé.
Ces 321 milliards de FCFA constituent un pari sur l’avenir du Cameroun, dont le succès dépendra largement de l’efficacité avec laquelle ils seront transformés en infrastructures productives et en opportunités de développement pour les populations.