Alors que la moyenne des prix du kilomètre de route en Afrique est de 100 million de FCFA, le Cameroun est sur le point de battre tous les records des coûts élevés des projets routiers.
Six milliards quatre cents soixante-quatre millions (6 464 448 244,11) de FCFA, soit 11 millions de dollar par kilomètres, c’est à ce prix que le projet Yaoundé-Douala coûte au contribuable camerounais cinq ans après le début des travaux.
Depuis le démarrage de ce projet en 2014, le Cameroun peine à franchir les 40 premiers kilomètres bitumés sur un total de 60 km correspondant à la première phase de financement.
Le chef de mission de contrôle du Groupement Bet Tunisie/Louis Berger, Riadh Hertati, pose une condition sur la régularité des finances pour qu’en 2020 l’on puisse terminer le terrassement des 60 premiers kilomètres avant de passer à la pause du bitume. Malgré le prix très élevé, les camerounais devront attendre au moins deux ans pour rouler sur les 60 premiers kilomètres.
Yaounde-Nsimalen
Six ans après le démarrage des travaux du projet d’autoroute Yaounde-Nsimalen long de 10,8 km, les dépenses effectuées sur le trajet sont estimés à 3 528 557 026,20 FCFA.
Pénétrance Est et Ouest de la ville de Douala
07 Milliards de FCFA le kilomètre de route, c’est le montant dépensé par le Cameroun lors de la construction de la phase I de la pénétrante Est de la ville de Douala longue de 10 km, elle a englouti la somme de 70 milliards de FCFA, au lieu des 47 milliards de FCFA qui étaient prévus au départ.
Le même gonflement de budget a été observé lors du projet de construction de la pénétrante ouest de la capitale économique du Cameroun, 4,6 milliards de FCFA le kilomètre, soit 60 milliards de Fcfa pour la construction de cette infrastructure routière longue de 13 km.
La semaine dernière après le conseil de ministres présidé par Dion Nguté, Emmanuel Nganou Djoumessi s’est expliqué sur le coût très élevé du kilomètre de route au Cameroun.
Emmanuel Nganou Djoumessi « le renchérissement des coûts des travaux routiers est principale dû aux insuffisances observés dans la réalisation des études techniques et géotechniques. A cela s’ajoute les contraintes inhérentes à la fiscalité, aux indemnisations et déplacements des réseaux, les incertitudes dans les délais de paiement des entreprises, le recours ou non à la concurrence dans l’attribution des marchés ainsi que l’évolution des prix des principaux intrants tels que le ciment, le fer , le bitume et les granulats…’’
Comment croire aux explications du ministre des travaux publics alors qu’en 2018, Nganou Djoumessi dans un contrat gré à gré avec le groupe Razel-Bec/ Razel-Cameroun attribuait le marché de 09 km de route à 45 milliards de FCFA, le même marché sera plus tard attribué après contestation et appel d’offre a un groupe chinois au prix de 27 milliards. Cette différence de 18 milliards justifie tels les coûts élevés des intrants ?