Si le décret N° 2022/302 du 14 juillet 2022 portant nomination des Préfet, a fait des heureux élus au Ministère de l’Administration Territoriale, il est tombé comme un couperet, un véritable coup de massue pour celui qui était jusque-là le Préfet du Département des Hauts-Plateaux, en l’occurrence Sieur Yampen Ousmane qui, à la faveur de ce décret est appelé en complément d’effectif à l’AT.
De prime abord il convient de souligner en gras que durant son séjour dans ledit Département, cet Administrateur corrompu et complaisant, s’est négativement illustré, par sa prise de position contre le retour de la légalité à la Chefferie supérieure de Bangou, l’un des trois Arrondissement de ce Département.
In extenso, le décret du Président de la République, sans appel, nomme dans son article 1er, Monsieur Songa Pierre, Administrateur Civil Principal, précédemment Préfet du Département du Nyong-et-So’o, Préfet du Département des Hauts-Plateaux, en remplacement de Monsieur Yampen Ousmanou, appelé à d’autres fonctions. C’est à juste titre que l’annonce du départ de cet Administrateur qu’une bonne frange de la population considère comme une sanction méritée du Chef de l’État, notamment du fait de son parti pris dans l’affaire de la Chefferie Bangou, a été accueilli avec ferveur.
En effet, la population de Bangou d’ores et déjà adresse sa vive gratitude au Président de la République ainsi qu’à son Premier Ministre Chef du Gouvernement, pour ce décret qui met hors d’état de nuire, Yampen Ousmane. En outre, elle croit dur comme fer qu’avec un nouveau Préfet le différend qui oppose deux factions à la Chefferie connaîtra plus de sérénité dans son dénouement.
In fine c’est un ouf de soulagement quasi généralisé, où l’on perçoit au travers ce décret présidentiel, le prélude d’une nouvelle ère à Bangou, dont la chefferie est vacante depuis des lustres, du fait de quelques élites compradores et mercantiles qui se sont offert les services de Yampen Ousmane, pour pérenniser un hold-up qui dure depuis quatre décennies.
Pour mémoire, après l’exil politique du défunt Roi des Bangou, Paul Bernard Kemayou, son demi-frère Djomo Christophe a été installé à la Chefferie comme régent, toute chose qu’il avait clamé tout le long de son règne. Malheureusement ce dernier meurt sous le règne du Président Ahidjo qui avait poussé Paul Bernard à l’exil. Conséquence, son fils Kezembou alias Tayo Marcel (confère : ordonnance de non-lieu du TPI de Bafoussam), le succède dans la régence en 1979.
Quand le Président Paul Biya arrive au pouvoir en 1982, il va progressivement amnistier tous les opposants de l’ancien régime. C’est ainsi que le Roi des Badenkop également en exil dans le même contexte que Kemayou, retourne prendre son trône.
À Bangou, la mort plus que suspecte de Paul Bernard en 1985 à Conakry, après qu’il eut reçu la visite de certains dignitaires du village venu le chercher pour le trône, va susciter l’émoi et la consternation.
Plus tard, le rapatriement de la dépouille du monarque au panthéon à Bangou, va étaler définitivement au grand jour la thèse de l’empoisonnement de Paul Bernard Kemayou. Et pour cause, Jusqu’au jour d’aujourd’hui personne ne comprend pourquoi les mêmes dignitaires, qui sont aller, sous le fallacieux prétexte de ramener leur Roi bien aimé au trône, ainsi que leur mandant (Kezembou Marcel), ce sont farouchement opposés à l’entrée de sa dépouille à la Chefferie.
Point n’est besoin d’être un professeur d’université pour comprendre que ce voyage n’était qu’un fallacieux prétexte pour éliminer le monarque. Une fois la basse besogne accomplie, Kezembou Marcel a décidé de confisquer le trône, avec l’aide d’une partie des élites avec qui dit-on ils ont consommé un repas de pacte. Cependant le peuple réclame le retour à l’orthodoxie.