Après trois jours de discussions sans véritables accords entre les différentes parties, sur les conditions d’un transfert du pouvoir aux civils, les putschistes qui ont l’assentiment populaire sont en pole position.
Quant à la CEDEAO, elle devrait mettre plus d’eau dans son vin. Trois jours n’auront pas suffi aux émissaires de la CEDEAO, et les membres de la junte au pouvoir au Mali pour tomber d’accord. Rien n’a été décidé sur la période de transition, principal sujet sur la table de discussion, où il était également question du sort du Président Ibrahim Boubacar Keita. Cependant, le porte-parole de la junte le Colonel Ismaël Wagué s’est voulu rassurant. « Toutes décisions relatives à la taille de la transition, au président de la transition, à la formation du gouvernement, se fera entre maliens, avec les partis politiques, les groupes sociaux politiques, les syndicats, les groupes signataires, la société civile, conformément à notre première déclaration. Je tiens à rassurer les uns et les autres qu’aucune décision ne sera prise par rapport à la transition, sans cette consultation massive », a déclaré hier le porte-parole des putschistes à la presse nationale et internationale.
Du côté de l’opposition il est à noter que le mouvement M5 a apporté son soutien à la junte militaire en attendant l’organisation d’une transition. Le mouvement de l’opposition affirme ne pas vouloir de précipitation, pour le passage de relais aux civils. Selon Issa Kaou Djim, membre du mouvement d’opposition malien M5-RFP, le M5-RFP n’est pas un certains nombres de partis politiques, syndicats, ou associations, mais c’est la majorité du peuple malien. « Donc nous nous soutenons les forces armées et de sécurités, à travers le leadership de Assim Goita et tous ses camarades. Pour nous le plus important c’est de se mettre ensemble pour trouver les voies et moyens pour une transition pacifique et démocratique, donc il n’y pas à se précipité »
Du moment où les rebelles ont l’aval du peuple, et que le Président déchu, déclare avoir démissionner de son propre chef, la marge de manœuvre de la CEDEAO, dans la crise malienne, ne pourra que s’amenuiser comme une peau de chagrin.