Coronavirus: Angela Merkel parle au Cameroun et à l’Afrique

Angela Merkel

La Chancelière allemande, parce qu’elle estime qu’elle a été en contact avec son médecin porteur du v irus Cov id-19, a décidé de se mettre immédiatement en quarantaine pour préserver la vie de son entourage au quotidien. Un exemple à suivre sur le continent.

Le Burkina Faso l’a compris, ses ministres avouent en mondovision leur positivité au Covid-19. Une force d’esprit pour le pays des hommes intègres dont le moral ou l’esprit de combativité contre le virus est de mise pour ne pas dire décuplé.

Pourtant le Burkina enterre déjà ses victimes. En agissant ainsi, même avant Merkel, les dirigeants burkinabés donnent la preuve par neuf de leur détachement du pouvoir. Le pouvoir d’Etat, quel que soit la dimension concédée ne fait de son détenteur un super homme qui passe au dessus des lois à volonté, sans aucun souci à avoir en rendre compte un jour. Et sur ce coup, le Cameroun a encore ses classes à faire. Le premier signal qui indique le long chemin que nous avons encore à parcourir et qui a été abondamment relayé la semaine dernière, concerne la troisième personnalité de l’Etat, en l’occurrence le président de l’Assemblée nationale. Il a effectué un séjour médical en France alors que le virus y faisait des victimes. De retour au Cameroun, notre dignitaire de la République n’a pas daigné se mettre en confinement comme le voulait les prescriptions gouvernementales. A défaut pour lui de subir un test de positivité au Covid-19, il s’est lancé à l’Assemblée sans que l’on sache trop bien quel était son statut. Aujourd’hui encore, la polémique n’est pas encore tombée, laissant le très honorable à 37 degrés dans son mutisme.

Le second cas, rapporte-t-on, concerne l’épouse d’un membre du gouvernement de retour de l’Hexagone. A l’aéroport, alors que les services sanitaires sont affairés à détecter avec les plus grands soins les nouveaux arrivants outre-méditerranée, l’époux de ministre de la concernée va se planter à l’aéroport et arracher son épouse de ces « examens à la con ». Là aussi, la houle va monter sans que le moindre démenti ne pointe de nulle part. Comme si la polémique ne voulait pas s’arrêter, pour laisser aux Camerounais le temps de se concentrer sur la mise en œuvre des 13 mesures gouvernementales pour conjurer le Coronavirus, il est désormais un acquis au sein de l’opinion, à tort ou à raison, que tous ceux qui viennent de l’Occident sont potentiellement porteurs du virus. Mais en dépit de la gravité de l’accusation, que font-ils, les accusés, pour lever l’équivoque à défaut de se mettre en quarantaine ? Là se construit alors le particularisme camerounais dans la lutte contre le Covid-19, fait de tabous entretenus au sujet du Covid-19 en fonction de la position sociale des uns et des autres.

Pourquoi pas comme Angela ?

Travailler en confinement, autant dire diriger la première puissance économique européenne en parfaite isolement. Qui pouvait y penser surtout en pareil moment où son pays a le plus grand besoin de sa disponibilité pour mener la guerre totale contre le Coronavirus ? Loin d’être perçue par les Allemands comme un affaiblissement de leur leader, cet aveu public et cette décision de se confiner des autres, a plutôt exprimé la grande confiance réciproque qui la lie à son peuple. Elle dit en réalité au plus petit citoyen ordinaire son engament au sommet de l’Etat d’œuvrer pour que la chaî-
ne de solidarité pour venir à bout de cette pandémie ne soit pas brisée. Par son exemple, elle trace le chemin à suivre à tous les Allemands pour maximiser les chances de son pays dans cette guerre contre l’ennemi planétaire invisible. Lui qui sème la mort et la désolation derrière lui depuis wuhan en décembre jusqu’aux extrémités de la terre. Nos dirigeants ont-ils compris que nous les considérons comme les modèles dans les comportements à suivre pour isoler le virus ? That is the question.

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