Ils ont été accueillis par le maire de la commune de Foumban le mercredi dernier dans cet arrondissement du département du Noun dans la région de l’Ouest.
Il est 15h07, le mercredi 9 mars, lorsqu’un véhicule de transport en commun de 30 places, immatriculé CE 484 MA, de couleur blanche appartenant à l’agence Super confort voyages s’immobilise à l’esplanade de la mairie de Foumban. Ce véhicule a à son bord 56 personnes constituées de 25 enfants, 23 hommes et 8 femmes.
Cette délégation de pêcheurs du département du Noun avec femmes et enfants a quitté la localité de Memve’ele à la suite d’un conflit intercommunautaire entre les populations « autochtones » et la communauté Bamoun de cette localité du département de la Vallée du Ntem dans la région du Sud. Selon les déclarations des désormais déplacés internes, la situation a dégénéré après le décès d’un pêcheur de la communauté Ntumu par noyade dans l’après-midi du dimanche 6 mars dernier. C’est ainsi qu’un doigt accusateur sera pointé sur la communauté Bamoun, constituée de pêcheurs installés dans cette localité depuis des années.
Ces accusés vont alors décider de présenter la situation à leur chef de communauté au regard des menaces de mort. Ce dernier va à son tour aller présenter cette réalité au chef de cette localité. Le temps de s’enquérir de la situation, la communauté Ntumu va décider de vandaliser et détruire les pirogues, les filets des pêcheurs Bamoun en leur promettant le pire.
« Ils nous ont promis la mort si à jamais ils nous retrouvaient après l’inhumation du pêcheur noyé devant le gouverneur, le préfet, le sous-préfet lors de la réunion de crise.C’est ainsi que nous avons décidé de quitter la localité au regard de l’enlisement de la situation. Nous avons fait la première partie de la route à pieds. Certaines élites du Noun dans le Sud, alertées nous ont aidé avec de l’argent qui nous a permis de prendre la voiture tard dans la nuit. Nous avons traversé des villages en groupe et à pieds avec nos familles. Nous avons tout abandonné. L’honorable Koupit Adamou, venu de Douala pour nous secourir, va avec les autorités administratives et les forces de maintien de l’ordre et de sécurité, organiser le retour de nos outils. Je vous rappelle qu’ils ont simplement profité de cette occasion pour nous chasser. Ils nous accusent au quotidien d’exploiter leurs ressources et surtout de pêcher leurs poissons que nous vendons pour rentrer construire notre village », confie Aboubakar Ayiagnigni, un des pêcheurs Bamoun, désormais refugié à Bangourain.
S’en tenant aux propos de Patricia, Tomaïno Ndam Njoya, maire de Foumban, par ailleurs présidente nationale de l’Union démocratique du Cameroun, une fois informée de la situation, une mission a été mise en route afin d’aller s’enquérir de la situation et surtout organiser le retour de ces pêcheurs pourchassés sains et soifs. Un repas a été servi à ces déplacés à la commune et une quête faite afin d’accompagner ces personnes désormais en détresse jusqu’aux différentes familles. A la tombée de la nuit, des véhicules ont été commis dans le but de les conduire dans leurs différentes familles installées dans le département du Noun sous la supervision de l’édile de Foumban, qui n’a pas manqué de condamner ce conflit intercommunautaire tout en invitant le gouvernement à prendre les mesures appropriées pour arrêter cette saignée de plus en plus récurrente au Cameroun.