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Conflit chefferie Cameroun : 126 Belaka dénoncent une usurpation

Belaka Touboro

Une crise sans précédent secoue l’ordre traditionnel dans le septentrion camerounais. Un collectif de 126 chefs traditionnels a déposé une plainte officielle contre Issa Pascal, accusé d’usurper le titre de « Chef de 1er degré des MBOUM de Touboro ». Cette démarche judiciaire, initiée le 16 avril 2025, met en lumière les tensions profondes qui menacent l’équilibre social de cette localité et interpelle directement les autorités administratives.

Conflit chefferie : le Lamido de Rey-Bouba au cœur du litige

L’affaire prend racine dans ce que les plaignants qualifient d’atteinte grave aux traditions séculaires. Selon le collectif des Belaka, seul le Lamido de Rey-Bouba peut légitimement prétendre au titre de chef de 1er degré dans la région.

« L’histoire ne se fabrique pas à volonté. C’est une situation incongrue et insupportable qui remet en question notre héritage et nos valeurs », a déclaré avec fermeté Houl Nang Adamou, porte-parole du collectif des Belaka.

Les plaignants s’appuient sur des arguments historiques solides, rappelant que le statut du Lamido de Rey-Bouba comme chef de 1er degré est établi depuis 1800 et qu’il est reconnu comme le Chef des Mboum-Toubora et Belaka depuis des générations.

Au-delà de l’usurpation de titre, le collectif dénonce également de graves irrégularités dans le processus de désignation d’Issa Pascal, qui se présenterait comme candidat à la succession du défunt chef.

« Le mode de désignation a été bafoué, sans procès-verbal des notables, en violation flagrante de la loi de 1992 qui régit ces questions », précise un membre du collectif.

La plainte, déposée au tribunal de Tcholliré, vise à mettre fin aux agissements qualifiés de « répréhensibles » par la loi et appelle à une intervention rapide des autorités judiciaires pour préserver l’harmonie communautaire.

Cette affaire interpelle également le Ministère de l’Administration Territoriale (MINAT), garant du respect des procédures traditionnelles et administratives dans la désignation des chefs.

Les répercussions de ce conflit pourraient dépasser le cadre local, car il touche aux fondements mêmes du pouvoir traditionnel au Cameroun, qui joue un rôle crucial dans l’équilibre sociopolitique des régions, particulièrement dans le Grand Nord.

Le verdict attendu ne sera pas seulement une question de justice, mais un enjeu d’avenir pour la préservation des traditions face aux ambitions individuelles qui menacent parfois la cohésion sociale.

Que pensez-vous de l’importance du respect des traditions dans la désignation des chefs au Cameroun?

Par Alain-Claude Ndom pour 237online.com

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