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Chez les Bamilékés du Cameroun, la polygamie régente encore les foyers

Un polygame

Au pays des mille collines, la tradition polygame façonne l’organisation familiale bamiléké depuis des lustres. Une pratique ancestrale qui perdure au 21ème siècle, même si l’essor de la monogamie commence à faire évoluer les mentalités, notamment auprès des nouvelles générations. Explications.

La polygamie, norme sociale chez les Bamilékés

Contrairement aux idées reçues, la polygamie constitue toujours la pierre angulaire de l’institution matrimoniale au sein de l’ethnie bamiléké, majoritaire dans l’Ouest du Cameroun. Ici, la coutume autorise tout homme à prendre autant d’épouses que ses moyens le lui permettent.

“Un Bamiléké qui a moins de 10 femmes reste un célibataire” plaisante-t-on d’ailleurs entre voisins. Preuve que dans l’inconscient collectif local, un homme accompli est avant tout un homme à femmes, capable de subvenir aux besoins d’un vaste foyer.

La “reine-mère” donne son accord pour le choix des co-épouses

Ceci posé, même dans un régime polygame, la première femme conserve un ascendant symbolique et décisionnel indéniable. C’est elle, la “reine-mère”, qui doit en effet accepter l’arrivée de toute co-épouse dans le foyer familial.

“Tant que la première femme ne donne pas son accord, aucune autre n’est coutumièrement acceptée. C’est elle qui doit aller chercher ses co-épouses et les installer” nous éclaire un notable bamiléké. Faute de quoi, les tensions intra-familiales éclatent rapidement…

La modernité bouscule l’ordre polygame établi

Si la polygamie s’impose encore largement dans les campagnes reculées du pays bamiléké, elle commence peu à peu à s’effriter dans les zones urbaines, au contact de la modernité et du modèle familial monoparental.

Les nouvelles générations, filles comme garçons, se montrent de plus en plus rétives à embrasser un schéma jugé archaïque ou dégradant pour les femmes. D’où la multiplication de couples monogames, y compris chez les Bamis les plus occidentalisés.

Non sans heurts parfois avec des parents traditionalistes qui digèrent mal ce rejet de l’ancestrale tradition polygame… Au risque de fragiliser la cohésion lignagère des familles. Un défi de taille pour les années à venir !

Auteur : Cédric Kouakou pour 237online.com

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