Can 2019: Clap pour les sélectionneurs locaux

Djamel Belmadi, le coach algérien, a conduit les Fennecs vers leur deuxième sacre. D’aucuns y voient un beau signal pour le foot du continent.

La finale 2019 de la Can a eu une saveur toute particulière, puisqu’elle mettait aux prises deux effectifs ayant à leur tête deux entraîneurs locaux: Djamel Belmadi et Aliou Cissé. Les deux hommes ont réussi le pari de mener leur équipe respective jusqu’en finale de la compétition, confirmant ainsi la tendance portée sur les entraîneurs locaux. Il faut remonter à 1998 au Burkina Faso et à la rencontre opposant l’Afrique du Sud à l’Égypte pour retrouver la trace de deux entraîneurs nationaux sur les bancs d’une finale (le Sud-Africain Jomo Sono et l’Égyptien El-Gohary).

L’extinction des «sorciers blancs»

Depuis la création de la Can en 1957, les coachs non africains ont longtemps été privilégiés par les fédérations. Sur les 24 équipes qui ont disputé le tournoi en Égypte, près des deux tiers comptaient à leur tête un sélectionneur étranger (14 sur 24). Une tradition du «sorcier blanc» qui perdurait malgré l’émergence des sélectionneurs locaux. Pourtant, si l’on jette un coup d’œil aux statistiques, les marabouts africains comptent quasiment autant de victoires que leurs homologues sorciers blancs: 15 contre 16 lors des 31 précédentes éditions de la Can. Et cette année, ceux qui avaient préféré miser sur des compétences extérieures ont complètement manqué leur pari.

De quatre entraîneurs locaux à la Can au Gabon en 2017, le nombre de techniciens du cru est passé à 10 lors de la présente édition en Égypte, soit plus d’un tiers des coachs de la compétition. De plus en plus, les fédérations africaines font confiance aux entraîneurs africains, de mieux en mieux formés et de plus en plus performants. Cameroun, Maroc, Égypte, Tunisie, Nigéria, voilà autant de grandes nations du football africain qui avaient décidé d’opter pour des entraîneurs «non africains» cette année. Et aux vues de leurs résultats s’en mordent les doigts aujourd’hui. On est encore plus confus à l’idée qu’ils touchaient, selon nos confrères de Jeune Afrique, plusieurs millions par mois. De la part des autorités égyptiennes, le choix est d’autant plus incompréhensible que cinq des sept trophées africains remportés par les Pharaons l’ont été avec des techniciens locaux.

D’ailleurs, en incluant cette édition 2019, il faut préciser que les entraîneurs locaux et ceux de l’étranger sont à égalité parfaite en ce qui concerne la Can. Chaque groupe aura eu 16 victoires. C’est à se demander sur quels critères les responsables des fédérations africaines reposent leur penchant trop prononcé pour les sorciers blancs.

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