Près d’un mois après la disparition totale des pluies, le quotidien des habitants de la capitale de la région de l’Ouest s’apparente à un enfer.[pagebreak]Lieu-dit «carrefour Madelon» ce lundi 29 décembre 2014. Il est un peu plus de 8 heures, et nous sommes sur la voie non bitumée qui relie l’axe principal à un collège bien connu dans la ville de Bafoussam et un hôpital confessionnel qui s’est fait une réputation dans le domaine de l’ophtalmologie. Même si les rayons du soleil ne sont pas encore virulents en cette matinée, les usagers de cette route eux, semblent bien, être déjà mal dans leur peau. La plupart de ceux qui passent se servent de leur paume de main comme cache-nez. Nullement, ce comportement insolite n’est la conséquence d’une quelconque odeur ocre qui proviendrait des parages, mais plutôt une astuce pour réduire la quantité de poussière à inhaler. Car au passage du moindre vélo, ils sont envahis de poussières. Pire, lorsqu’un camion pointe à l’horizon, c’est un branle-bas total qui est observé. Puisqu’un épais nuage de poussières couvre le ciel, teintant tout ce qu’il trouve sur son passage. «Vraiment, on ne peut même plus s’habiller dans cette ville ?», fulmine un passant qui a vu la chemise de couleur blanche qu’il avait vêtue prendre subitement une couleur rougeâtre. Rougeâtre comme l’ensemble des toits de maisons situées sur le long de cette route en plein cœur du centre urbain de la ville de Bafoussam. Déjà habitués à ce phénomène en saison sèche, les riverains de cette voie pensent tout de même, que leur calvaire qui ne fait que commencer pourrait être apocalyptique cette année. «Vraiment, nous ne respirons plus à cause de la poussière. Cette année c’est pire. Lorsque les pluies se sont arrêtées, une semaine plus tard, nous ne savions plus où mettre la tête. C’est très grave», fait savoir ce riverain dépité qui n’hésite cependant pas de pointer un doigt accusateur sur la communauté urbaine de Bafoussam (Cub). En effet renseigne-t-il, «pendant la saison des pluies, la Cub n’a rien fait pour arranger la route. Mais lorsque le soleil a commencé, on est venu nous verser la terre sous le prétexte qu’on arrange la route. Ça ne valait pas la peine», conclut-il.
Comme ceux-ci, la plupart des habitants de la capitale de la région de l’Ouest vit cette autre facette des conséquences des piteuses routes de cette ville. Même l’arrosage que certains entreprennent pour les atténuer, montre très vite leurs limites quelques minutes plus tard. A Bafoussam, la poussière a la peau dure. Et forcément, ceux qui tentent de la combattre à travers l’arrosage se retrouvent comme tout le monde, exposés aux maladies liées à elle. Le calvaire, c’est encore pour plusieurs mois.