Si le taximan a été arrêté par les populations avec un pistolet automatique sur le siège arrière, son complice a réussi à s’échapper au niveau au carrefour Messassi.
La matinée du dimanche 14 janvier 2023 était mouvementée au quartier Messassi à Yaoundé. Pourtant, la journée avait commencé paisiblement comme il est de coutume dans cette partie de la capitale du pays. Les habitants étaient occupés pour certains aux travaux ménagers alors que d’autres s’occupaient de leurs petits commerces question de joindre les deux bouts. Aux environs de 13 heures, une horde de motos escortant un taxi s’ébranle à une vitesse insoutenable vers la brigade de Nkolondom, à un jet de pierre du dispensaire Messassi. Dans cette petite voiture de marque Yaris, se trouvait une jeune dame couverte de sang et d’égratignures. A côté du siège du chauffeur, un jeune homme, dont l’identité n’a pas été révélée, tenait une arme.
Cette délégation du dimanche a été accueillie par le commandant en présence de nombreux curieux. Le maître des céans après avoir pris quelques images n’a pas voulu en dire plus. « Nous ne pouvons rien vous dire. L’affaire est déjà à la phase d’enquête », a-t-il indiqué à Le Jour. Déterminé à en savoir plus sur cette agression, nous nous sommes rapprochés de l’une des victimes. « J’ai pris le taxi. Avant d’arriver à Messassi, j’ai dit au taximan que je voulais descendre. Il continuait à rouler. J’ai ouvert la portière et j’ai sauté », relate cette trentenaire la gorge nouée. Et d’ajouter : « Nous étions trois derrière et deux autres étaient devant. L’un des agresseurs qui nous tenait derrière a fui au niveau du carrefour Messassi », nous a confié la jeune dame encore sous le choc.
Désiré Fouda, le héros du dimanche
En fuyant, l’agresseur en question a oublié son pistolet automatique sur le siège arrière. Tout est allé très vite. Désiré Fouda a empêché le pire de se produire car les populations voulaient en découdre avec le chauffeur du taxi accusé d’être complice. « J’étais à Mobile Emana avec un frère. On allait à Akak. On est arrivé au niveau du Carrefour Messassi. On a vu l’attroupement. Une dame était au sol. Elle criait qu’elle vient de se faire agresser. On a immobilisé le chauffeur », relate-t-il. Et de continuer : « C’est ainsi qu’on prend le chauffeur. J’ai demandé au chauffeur de ne pas aggraver sa situation en disant la vérité. Il a dit qu’il va me dire la vérité. C’est comme ça qu’on l’a amené ici à la Brigade. Je ne suis plus allé à mon rendez-vous. En réalité, j’ai fait ce qu’un citoyen doit faire pour sauver la vie humaine ».
Aux environs de 13H30, les parents de Florence, l’une de victime, sont arrivés à la brigade de Nkolondom pour s’enquérir de la situation. La maman inquiète a confié : « Ma fille m’a appelé qu’elle a été agressée au niveau de Messassi. On est allé la porter. Elle était assise. Elle est au dispensaire Messassi pour des soins », confie-t-elle devant une assistance tétanisée. Florence a été dépouillée (téléphone et argent). « Ils savent où faire leurs conneries là. Au quartier Nkondengui ou à Douala, on va les brûler. Les Commissariats et Brigades sauvent ces bandits. Ils ne veulent pas se battre comme nous. C’est difficile pour tout le monde », tonne une voix dans la foule. La voiture en question n’avait pas de plaque d’immatriculation devant. Même celle fixée en arrière était au cœur de toutes les suspicions. « Rien ne prouve que ce qui est derrière appartient à ce véhicule. La voiture n’a pas de badge. Les numéros qu’on retrouvent sur les portières des chauffeurs de taxi dans la ville ne sont pas visibles. C’est une voiture spécialisée dans le braquage », tonne Idriss Onana.
C’est avec force et témérité que Désiré Fouda a pris le volant du taxi et le présumé complice pour le conduire à la brigade de Nkolondom. En attendant qu’il dénonce son complice, il médite désormais sur son sort derrière les barreaux alors que Désiré quant à lui, est célébré comme un héros.
