La Société François Santé vient d’adresser un mémorandum retentissant au Président Paul Biya, dévoilant les coulisses d’un système qui menace l’entrepreneuriat local. Ce document de 98 pages, dont 237online.com a obtenu une copie exclusive, expose les manœuvres orchestrées contre cette entreprise pharmaceutique innovante qui emploie plus de 13 800 Camerounais.
Le combat d’un entrepreneur visionnaire face à la bureaucratie
L’histoire commence pendant la pandémie de Covid-19, lorsque François Désiré EKOUMA ANANGA, entrepreneur camerounais, développe le « Bôme François », un produit naturel qui rencontre rapidement un succès fulgurant. Face à la demande croissante, l’entreprise diversifie sa production avec le « Thé François » et le « Jus François« , vendus respectivement à 500 FCFA et 1000 FCFA, des prix délibérément fixés pour rester accessibles à toutes les couches sociales.
« Nous avons voulu incarner la vision du Chef de l’État qui appelle à produire ce que nous consommons », explique le promoteur dans le mémorandum. Une vision qui se heurte pourtant à un mur bureaucratique inattendu.
Des reconnaissances internationales qui contrastent avec les obstacles locaux
Le mémorandum révèle un paradoxe saisissant : pendant que certaines administrations camerounaises multiplient les entraves, la Société François Santé reçoit des reconnaissances internationales prestigieuses. L’Allemagne, réputée pour sa rigueur pharmaceutique, a non seulement validé l’efficacité thérapeutique du Bôme François pour six pathologies, mais s’apprête également à signer une convention d’importation.
L’entreprise rayonne déjà dans la zone CEMAC et ses produits sont distribués au Canada, en France, aux États-Unis et en Angleterre. Une success story qui devrait faire la fierté du Cameroun, mais qui semble déranger certains intérêts.
Un acharnement administratif systématique
Le document détaille une série d’actions troublantes :
- Des agents de la CNPS effectuant des contrôles sans mandat
- Des interventions musclées de la gendarmerie sans base légale
- Des scellés arbitraires posés sur les installations
- Des tentatives d’extorsion de fonds déguisées en amendes
Plus grave encore, le mémorandum révèle que le responsable d’un magasin a été contraint de débourser 2 millions de FCFA pour éviter une détention arbitraire.
Une contribution économique et sociale menacée
L’impact de la Société François Santé sur l’économie camerounaise est considérable :
- Plus de 13 800 emplois directs
- Des retombées économiques pour les agriculteurs locaux fournissant les matières premières
- Des exportations générant des devises
- Une contribution significative aux caisses de l’État via les taxes et impôts
La députée Nourane Foster, citée dans le mémorandum, s’insurge : « Au lieu de donner 1 milliard aux footballeurs qui n’en ont pas véritablement besoin, un Gouvernement sérieux aurait octroyé 1 milliard à ce jeune entrepreneur. »
Un appel solennel au Président de la République
Face à cette situation, la Société François Santé lance un appel direct au Président Paul Biya. Le mémorandum souligne que cette persécution administrative va à l’encontre de la vision présidentielle d’encourager l’entrepreneuriat local et l’innovation.
« Le risque d’un soulèvement social n’est pas à négliger », avertit le document, rappelant que chaque emploi en Afrique subsaharienne fait vivre en moyenne huit personnes. La menace qui pèse sur ces 13 800 emplois pourrait donc affecter plus de 110 000 Camerounais.
Une reconnaissance académique et scientifique
Le mémorandum met également en lumière la reconnaissance dont bénéficie l’entreprise dans le monde académique. Plusieurs universités camerounaises étudient les propriétés médicinales de ses produits, tandis que d’autres utilisent son modèle managérial comme cas d’étude.
L’Université Catholique d’Afrique Centrale a même décerné une distinction académique au promoteur, reconnaissant ainsi l’innovation et l’impact social de son entreprise.
Cette affaire dépasse le cadre d’une simple entreprise. Elle pose la question fondamentale du soutien aux initiatives locales et de la capacité du Cameroun à développer ses propres solutions en matière de santé publique.
Le mémorandum conclut sur une note d’espoir, appelant à une intervention présidentielle pour sauver non seulement une entreprise, mais aussi un modèle de développement économique endogène.