Le retour au bercail s’apparente à une véritable renaissance politique. Le Ministre de la Jeunesse et de l’Éducation Civique, Mounouna Foutsou, a été accueilli ce vendredi 21 mars 2025 par une marée humaine à Yagoua, dans le département du Mayo-Danay, région de l’Extrême-Nord du Cameroun. Une mobilisation exceptionnelle qui témoigne du soutien indéfectible des populations locales après les incidents traumatisants subis à Bruxelles.
Une mobilisation historique pour le « porteur du Fighting Spirit«
Des milliers de personnes venues des 11 arrondissements du Mayo-Danay ont convergé vers Yagoua pour accueillir celui qu’ils surnomment affectueusement « le porteur du Fighting Spirit des Lions Indomptables ». Comme le rapporte 237online.com, cette manifestation spontanée traduit l’attachement profond des populations à leur fils qui a subi récemment des actes d’agression lors de sa mission officielle en Belgique.
La journée a été marquée par une impressionnante marche citoyenne s’étendant sur plus de 5 kilomètres, durant laquelle le ministre, visiblement ému, a progressé au milieu d’une foule compacte scandant des messages de soutien. Un démonstration de force qui prouve que « le Hemlè » (courage en langue locale) n’a pas faibli face à l’adversité.
Un message politique fort contre la violence et le chaos
Au-delà de l’accueil chaleureux réservé à leur fils, les populations du Mayo-Danay ont profité de cette occasion pour envoyer un message politique sans équivoque. Cette mobilisation représente « un engagement à combattre tous ceux qui, par quelque manière que ce soit, veulent conduire le Cameroun vers le chaos ou un bain de sang ».
Les jeunes, réunis sous la bannière du Mouvement des Patriotes de la République Anti-Violence (PARAMOUV), ont massivement exprimé leur rejet de toute forme de violence politique. Laurent Tonwe, jeune leader local, a déclaré : « Ils ont cru vous faire du mal, mais vous sortez de cette situation grandi, nous sommes fiers de vous. »
Pardon et réconciliation : la réponse du ministre aux agresseurs
Face à cette démonstration de solidarité, Mounouna Foutsou n’a pas caché son émotion. « Mon émotion est grande (…) Cette question est terminée, » a-t-il confié à l’assistance. Dans un geste d’apaisement qui contraste avec la violence des incidents de Bruxelles, le ministre a choisi la voie de la réconciliation : « Tout ce qui a été fait par ces jeunes et dont le Président m’a confié la charge, j’ai pardonné, d’où la prière qui a été faite aujourd’hui. »
Pour rappel, les 28 février et 03 mars 2025, la délégation officielle camerounaise conduite par Mounouna Foutsou avait été violemment attaquée à Bruxelles, en présence de SE Daniel Evina Abe’e, Ambassadeur du Cameroun au Royaume de Belgique. Ces actes, revendiqués par la Brigade Anti-Sardinard (BAS), avaient provoqué une vague d’indignation nationale.
En concluant son discours, le ministre a formulé un vœu pour ses agresseurs : « Notre prière est qu’ils se mobilisent et qu’ils participent à l’émergence de notre pays le Cameroun comme le souhaite le Chef de l’État. » Une main tendue qui illustre la volonté d’unité nationale face aux tentatives de division.
