La position intime des avocats de Paris est celle de la vacuité de l’accusation portée contre Amadou Vamoulké.
L’affaire Ministère public et Etat du Cameroun (Minfi-Crtv-volet1) contre Amadou Vamoulké et autres est pendante devant le collège des juges du Tribunal criminel spécial (TCS) depuis le 25 novembre 2019, date de la première audience publique ordinaire de comparution. Le tribunal hautement composé a été régulièrement présidé par la magistrate Bahounoui Batende, Présidente de la juridiction de céans.
L’audience de céans portait sur l’Examination-in-Chief (interrogatoire) de Vamoulké par ses conseils. Mais cette phase importante de la procédure n’a pas eu lieu. Dans la mesure où, la défense de l’ancien Directeur général de la Crtv, à l’entame de l’audience a sollicité la parole. Elle était composée de Me Pondi qu’entouraient deux de ses confrères du Barreau de Paris. La défense, très remontée, a convoqué quatre jugements rendus par le tribunal de commerce de Lyon et de Bobigny-Paris courant 2017- 2018. Selon la défense, Bella Belinga, promoteur d’une société, est le seul et l’unique qui fonde l’accusation portée à tort contre Amadou Vamoulké. Toujours très dépitée, la défense a soutenu, mordicus, que l’accusation portée contre Vamoulké émane d’un personnage singulier. Il ne s’agit pas a-t-elle poursuivi, d’un rapport du CONSUPE, ni de la Chambre des Comptes, ni de la plus Haute juridiction, encore moins de notre police judiciaire, mais d’un individu qui a commencé ses basses manœuvres en France (Cf. jugements rendus par les juridictions compétentes de Lyon et de Paris-Bobigny). Le Ministère public (l’accusation), très combattif, a convoqué la loi créant d’un Tcs, le Code de procédure pénale, le rapport de l’Agence nationale d’investigation financière (ANIF) reçu par la Procureur générale près le Tcs. In fine, le gardien de la loi a martelé: «La procédure a été de bout en bout respectée». Aussi, pour sortir de ses observations, il a demandé au tribunal de céans de joindre toutes les exceptions soulevées par la défense au fond. La partie civile (Etat du Cameroun), tout aussi remontée, a déclaré: «Tous les jugements rendus par les tribunaux de commerce de Lyon et de Paris-Bobigny tendent à jeter l’opprobre sur l’auteur du rapport de 2017».
Amadou Vamoulké et cinq de ses coaccusés sont poursuivis pour détournement de biens publics (Dbp) présumé et complicité. A l’orée de la procédure, les accusés présents à l’audience ont plaidé non coupables. L’interrogatoire programmé d’Amadou Vamoulké à l’audience de céans n’a pas eu leu et pour cause, la longue intervention de la défense sur ses exceptions soulevées et la réplique du Ministère public et de la partie civile. L’audience sera reprise ce lundi 31 mai 2021 et se poursuivra les 2 et 3 juin 2021 pour continuation des débats