Il s’agit d’une affirmation de Adamu Yusufu, le secrétaire général de la Mboscouda lors d’une rencontre avec les défenseurs des droits de l’homme et des droits fonciers.
La rencontre entre la communauté Mbororo de l’Extrême-Nord et les parties prenantes portait sur les mécanismes nationaux de protection des défenseurs des droits financiers au Cameroun.
La rencontre nous a permis d’échanger sur le rôle des défenseurs des droits financiers, les risques liés à cette mission et le phénomène d’accaparement des terres dont est victime la communauté Mbororo ici et même dans tout le pays. À la fin des échanges, il a été décidé de la mise en place d’un observatoire national qui va regrouper l’ensemble des organisations de la société civile œuvrant dans la défense des droits fonciers. Nous allons également saisir les organisations internationales pour un éventuel appui des personnes victimes. Puisque nous avons plusieurs affaires pendantes au niveau de différents tribunaux. Le Cameroun est signataire depuis 2007 de la déclaration sur les droits des peuples autochtones. Nous souhaitons que le gouvernement camerounais mette en pratique cette déclaration en reconnaissant les droits de peuples Mbororo tel que préconisé par les Nations Unies. On doit admettre que les peuples Mbororo ont aussi le droit d’avoir un terrain comme tout le monde. L’Etat doit même les aider à avoir les titres fonciers.
L’autre grand problème qui s’ajoute à celui de l’accès à la terre, c’est celui de l’éducation surtout ici à l’Extrême-Nord. Les enfants ne partent pas à l’école. Ils sont tous derrière les bœufs aussi bien pendant la saison des pluies que pendant la saison sèche où ils vont en transhumance. C’est pourquoi nous avons discuté avec les chefs des communautés qui étaient avec nous sur l’importance d’envoyer les enfants à l’école. En allant dans les communautés Mbororo, toutes les filles de 12 à 16 sont parties en mariage. Nous leur avons dit que le mariage n’est pas une mauvaise chose. Par contre, on va mettre l’éducation devant le mariage, c’est pourquoi toutes les filles doivent d’abord aller à l’école et quand viendra le moment d’aller en mariage qu’elles se marient.
