Cet argent représente une partie des 500 millions obtenus du président de la République pour l??équipement et le fonctionnement de la Ligue de football professionnel.
Lorsque la Ligue de football professionnel du Cameroun (Lfpc) est mise sur pied mi 2011, rien n??est prévu pour son équipement et son fonctionnement. Ses principaux financiers ayant choisi de s??acquitter d??autres lignes budgétaires. Ainsi, la société de téléphonie Mtn et le ministère des Sports financent les clubs chacun à plus de
500 millions de Fcfa et la fédération, l??organisation des championnats (transport, hébergement, restauration et salaires des officiels) à hauteur de 250 millions de Fcfa pour cette saison.
Fort de ce constat, le général Pierre Semengue, nommé à la tête de la Lfpc, « fait jouer ses relations personnelles avec le chef de l??Etat » et obtient une dotation de 500 millions de Fcfa pour l??équipement et le fonctionnement de la structure chargée de la gestion des championnats de 1ère et de 2ème division au Cameroun, soulignent des sources. Une correspondance du président de la République ampliée à la Ligue est d??ailleurs adressée au Premier ministre à cet effet. Lequel commence à s??exécuter en mars 2012 en débloquant au bénéfice de la Lfpc 250 millions de Fcfa, soit la moitié de la somme attendue.
Asphyxie
Mais courant avril 2012, la Ligue reçoit une correspondance du secrétaire général des services du Premier ministre. Louis Paul Motaze demande à Pierre Semengue de fournir le« compte d??emploi » des 250 millions déjà débloqués et l??informe de ce que ce sera la seule allocation du gouvernement au bénéfice de la Ligue cette saison. Les multiples correspondances du président de la Lfpc au Premier ministre, s??appuyant sur la correspondance du chef de l??Etat instruisant le déblocage de 500 millions pour l??équipement et le fonctionnement de la Ligue, restent jusqu??ici veines, de même que les démarches de Camerounactu.net auprès du secrétaire général des services du Premier ministre pour obtenir des éclairages au sujet de cette décision.
Un état de chose qui empêche la structure d??assurer efficacement ses missions notamment ceux de promotion des championnats qu??elle a à sa charge. En ce moment, les responsables de la communication de la Lfpc doivent par exemple se plier en quatre pour conduire à bien le projet « Stars au bercail ». Un projet qui vise à encourager « le retour de nombreux internationaux camerounais sans clubs dans les pays étrangers, ou qui jouent dans des championnats très peu connus?? afin que les clubs locaux retrouvent leur niveau d??antan sur le plan international, que la qualité du spectacle soit rehaussée et que les sponsors soient attirés ».
Tensions
A la Ligue, cette attitude des services du Premier ministre est mise dans le compte « des multiples croc-en-jambe dont est victime la structure depuis sa mise sur pied et la nomination du général Semengue à sa tête ». Il faut effet dire que la Fecafoot n??a pas vu d??un bon ??il la nomination de Semengue arguant qu??« il ne revenait pas au gouvernement de nommer le président de la structure dont elle assure la tutelle ».
« Une animosité qui s??est élargie à d??autres institutions publiques depuis que, ignorant la pléthore de recommandations du Premier ministère, du ministère des Sports et de la Fecafoot, le général en deuxième section s??est attaché les services du cabinet Stockag pour le recrutement des cadres de la Ligue », soutient-on dans l??entourage du général. Depuis, la fédération et le ministère trouvent les salaires de ces cadres trop élevés : tous les directeurs, par exemple, bénéficiant d??une rémunération mensuelle de 800 mille Fcfa.
Réunion au Minsep
Autre signe de cette tension, cette réunion tenue au ministère des Sports le 21 septembre 2012. A l??ordre du jour, l??augmentation de la dotation de la Fecafoot à la Ligue pro qui estime à un peu plus de 300 millions de Fcfa les coûts réels de l??organisation des championnats. Il était également question de faire signer au président de la Lfpc, un document l??obligeant à produire un rapport financier trimestriel à la Fécafoot et au Minsep avec cette close : au cas où il ne s??exécuterait pas ou alors au cas où le rapport présente des anomalies, ces structures se réservent le droit de suspendre leurs apports à la Ligue. Une démarche qu??on juge normale à la Fecafoot, la structure étant la tutelle de la Ligue. En plus, justifie Junior Biyam, son responsable de la communication, la fédération à besoin de ce rapport parce qu??elle doit elle-même en fournir un à ses financiers.
Cette réunion a finalement accouché d??une souris. La Fecafoot ayant refusé d??augmenter sa dotation et le président de la ligue de signer le document arguant que le ministère et la fédération sont déjà membres de son conseil d??administration.