Cameroun – Santé publique: Le ministre de la Santé désamorce la grève des médecins

Manaouda Malachie a promis de trouver des solutions urgentes à cinq des treize préoccupations des syndicalistes.

Le service ne sera finalement pas interrompu dans les hôpitaux publics, comme initialement annoncé, à travers un préavis de grève cosigné par les Syndicats des personnels médicosanitaires, le 07 janvier 2019. Cette bombe sociale a été désamorcée par le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, à l’issue de plusieurs séances de travail tenues avec les mouvements syndicaux. «Le ministre a reconnu que tous ces problèmes étaient profonds et pertinents et qu’il est du ressort des administrations concernées d’y apporter des réponses», indique une source proche du dossier. Dans la dernière ligne droite, la suspension de la grève annoncée, est le fruit de cinq heures «d’échanges francs et sans fioritures avec le ministre de la Santé publique», tient à souligner M. Nga Onana.

Les treize préoccupations ont ainsi meublé cet échange entre les personnels des hôpitaux publics et le gouvernement. Celles-ci ont été débattues, pour une adoption définitive, des solutions à court, moyen et long terme. Sauf que, seulement cinq des 13 préoccupations des syndicalistes sont pour le moment concernées par le train de mesures concernées par l’entente avec le ministre de la Santé publique (Minsanté). Une modeste moisson qui n’a cependant pas douché le sentiment de victoire de certains. «C’est une victoire pour nous. Victoire d’abord avec la contractualisation réelle de 173 sages-femmes et maïeuticiens. Leurs matricules seront disponibles dès lundi, 21 janvier 2019, à la fonction publique. Autre victoire, sur le 2e point qui concernait le respect strict de l’application des textes du chef de l’Etat. Le ministre a dit que les textes du Président de la république sont des instructions qui ne se discutent pas et doivent être appliquées», se satisfait Sylvain Nga Onana. Aussi, «Concernant le point sur l’ensemble des prestations onéreuses aux personnels médicaux et paramédicaux exerçant dans les formations sanitaires publiques, le texte devrait être respecté dès le 05 février 2019. Les modalités de prises en charge des soins et des frais médicaux des maladies non imputables aux services des personnels des corps de la santé publique, font l’objet d’une instruction ministérielle. Le Minsanté ayant pris la résolution de fournir les carnets aux directeurs des hôpitaux pour la prise en charge effective. C’est déjà ça. Le reste, on attend. Nous allons nous retrouver à la fin du mois de mars et évaluer », indique Sylvain Nga Onana pour qui, à l’issue de la récente concertation, de nombreuses avancées ont été constatées et des résolutions ont été prises dans le cadre de la poursuite de l’amélioration des conditions de travail des personnels de santé.

Le Syndicat national des personnels médico-sanitaires (Synpems) et le Syndicat national des personnels des établissements et entreprises du secteur de la santé du Cameroun (Cap/Santé) ont rendu public en début d’année, dans un communiqué conjoint, les treize plaies qui gangrènent le corps médical dans les hôpitaux publics du Cameroun. Dans le dit communiqué, Sylvain Nga Onana, président du Syndicat national (Cap/Santé) et son collègue du Syndicat national (Synpems), Balla Balla fustigent le climat de travail qui règne dans les hôpitaux du Cameroun, tout en présentant les treize préoccupations des personnels médicaux sanitaires. En ce qui concerne le climat de travail, les syndicalistes ont présenté le tableau noir des hôpitaux camerounais. Après avoir annoncé le début effectif d’un mouvement de grève, le Minsanté d’alors a été remplacé.
Selon les présidents des deux syndicats, «il règne de nouveau, dans les formations sanitaires publiques, un sentiment de désarroi, de tristesse, d’abandon, de laisser faire, de frustration ; susceptible d’altérer la qualité des soins, l’épanouissement des personnels ». Ils estiment, par ailleurs, que ce sentiment est de nature à « replonger le personnel vers de mauvaises pratiques tant décriées dans les hôpitaux camerounais», s’offusquent Sylvain Nga Onana, président de Cap/Santé, et Balla Balla, président du Synpems. «Si le gouvernement n’apporte pas des réponses claires et idoines à nos préoccupations», les deux syndicats promettent «un arrêt total du travail jusqu’à ce que des réponses idoines soient apportées à leurs revendications». Les syndicats s’insurgent contre la non effectivité de 13 mesures et avantages statutaires des personnels des hôpitaux publics.

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