Des camerounais transforment des vieux pneus en pièces de rechange pour véhicules, au lieu-dit ancien dépôt de planche au quartier camp-yabassi, dans l’arrondissement de Douala IIème.
Des artisans recycleurs sont assis sur des bancs et tabourets disposés sur le long de la chaussée, au lieu-dit ancien dépôt des planches au quartier camp-yabassi, dans l’arrondissement de Douala IIème. Des bouts de caoutchouc et frondes trainent à même le sol. Non loin de leurs étals de fortune, on aperçoit un bac plein d’ordures ménagères. Flaubert Fodzah, l’un de ces artisans, la trentaine sonné, aiguise son couteau à l’aide d’une machine à lime, pour fabriquer la barre de stabilisation d’un véhicule à quatre roues. « Je fabrique des bavettes, cylinblocs, babouches, poses-pieds pour motos, des frondes, rondelles et autres accessoires pour véhicules », déclare ce père de famille, assis sur un banc, les mains couverts de trace noires. Le travail du jeune débrouillard est minutieux et aucun geste n’est négligeable.
Flaubert Fodzah et ses collègues, reproduisent à l’aide de caoutchouc issus de vieux roues, plusieurs autres pièces de rechange, selon le model et la convenance des potentiels acheteurs. Une multitude de cyclinblocs sont fabriqués dans ce secteur, à l’instar des demi-chassies, roues de voiture, amortisseurs, des baquettes et bien autres. La clientèle dans cet espace est constituée des mécaniciens, des automobilistes, et vendeurs d’accessoires automobiles. « Je suis venu acheter le cylinbloc pour mon véhicule de marque ‘‘Toyota 111’’. Je me ravitaille toujours à cet endroit, parce que le prix est abordable que celui des pièces d’origine », témoigne Marcel Bebeh, un acheteur qui vient de réaliser une bonne affaires. Le matériel de travail de fortune utilisé pour la transformation des pneus est constitué du couteau, une machine à lime, un tuyau en fer pour former des trous dans le caoutchouc, un mètre et un stylo à bille.
« On ne gagne pas grand-chose »
Pour obtenir le produit final de ces différents outils, tout commence par l’achat de la matière première qui est le pneu. « J’achète mes pneus au port. Le prix varie entre 5000 et 10000 F.Cfa », déclare Lucas Kackeu, assis sous un parasol. La plupart des artisans recycleurs se ravitaillent dans certaines sociétés de la place. Ils obtiennent cette matière première auprès des conducteurs de camions. Le prix des accessoires finis dépend de la pièce. Une paire de pose- pieds pour moto coûte 500 F. Cfa. La pièce d’un amortisseur d’un véhicule se vend entre 200 F. Cfa et 1000 F. Cfa. Le prix de la bavette quant à elle, varie entre 500 F, 700 F, et 1000 F. Cfa selon le gabarie. Pour ce qui est de la fronde, il faut débourser en moyenne 100 F, voire même 125F.cfa.
La demande est de plus en plus faible dans ce secteur. Cette situation ne leur permet pas de réaliser de bonnes affaires au quotidien. « Je gagne entre 2000 et 5000F. Cfa par jour ; ce qui me permet de regarder ma petite famille. Mais, il y a des jours où on ne vend rien ici ». explique Cyrille un jeune artisan recycleur. « Nos clients venaient pour la plupart des régions du Nord-ouest et Sud-ouest. Mais depuis que l’insécurité règne dans ces deux parties du pays, nous n’écoulons plus nos marchandises comme par le passé », s’offusque Flaubert Fodzah. « Lorsque les ressortissants de ces régions arrivaient ici, ils achetaient tout un stock de pièces de rechange. Mais, aujourd’hui on se retrouve en train de liquider le même stock de pièces à plus d’un mois », renchérit-il.