Au regard de l’ampleur du phénomène, les parents sont appelés à veiller sur leurs progénitures de s*e*xe féminin.[pagebreak]Un après-midi d’octobre 2014, alors que Maimouna est sortie de l’école publique de Roumde Adjia, ses parents sont sans nouvelle d’elle. Habituellement, elle ne rentre pas tard, sa mère s’inquiète au point d’aller à sa recherche. Car à 18h 50mn, la fillette n’était pas encore de retour. « Où se trouve-t-elle en ce moment ? » s’interroge sa génitrice qui multiplie des coups de fil. Tous lui confirment que la jeune fille est partie de l’école à la fin de la journée. Des recherches révèlent que Maimouna se trouvait entre les mains de deux inconnus.
« Elle a traversé le camp du stade omnisport de Roumde Adjia de quelques centaines de mètres lorsque deux personnes animées d’un instinct animal et diabolique, sur une moto l’ont croisé tous », confie un membre de la famille. La proie facile est alors abusée s*e*xuellement par les bourreaux. « J’ai tenté de crier en vain. Une fois dans un champ de maïs non loin de là, ils ont bandé mes yeux. A l’aide d’un couteau que l’un des violeurs avait sorti de sa tunique il m’a obligée de me taire en me demandant de rester couchée sans réagir ni résister », rapporte la jeune femme. Elle échappe de justesse aux griffes de ses agresseurs grâce à des passants.
Les deux voyous sont arrêtés et conduits auprès des forces de l’ordre de Garoua 2e. Ce jour-là, Maimouna est retournée chez elle dans un état lamentable. Sa mère aurait perdu conscience lorsqu’elle l’a vue. « Il fallait attendre qu’elle reprenne conscience pour lui apprendre tout ce qui est arrivé à sa fille. Cette dernière lui a raconté toute l’histoire ».
Le lendemain, la mère éplorée a accompagné sa fille au commissariat de police. Pour l’heure les parents sont tenaillés par la peur de voir leurs progénitures devenir la cible d’autres violeurs. Pendant ce temps les forces de l’ordre ne cessent d’affûter davantage leurs armes pour éradiquer ce phénomène. Rendu à la délégation régionale des affaires sociales du Nord, M. Halilou responsable de cette structure rapporte : « seuls deux cas ont été enregistrés à notre niveau, il y a plusieurs cas mais les parents ne veulent pas les porter à notre attention ».
Pour les parents, pas question de déclarer que leur progéniture a été victime d’un viol. Du coup la famille devient la risée des voisins et autres proches malveillants. « Quand une fille est violée, celle-ci est rejetée par la société. Elle aura difficilement un mari si l’on est au courant de sa situation », confie un dignitaire.
Dans les structures sanitaires, il ne se passe pas une semaine sans que des cas de personnes ayant été victimes de viol soient enregistrés. « Nous sommes conscients de ces cas de viols. Il faut noter que ces actes ignobles se produisent dans les broussailles, les champs abandonnés, des coins isolés ou retirés. Nous sommes à pied d’œuvre. Nos équipes se déploient chaque soir pour traquer ces personnes peu recommandables », renseigne une source policière.