Dans une rencontre historique, le roi Ngamon III Soulé des Tikars et le sultan Muhammad-Nabil Mforifoum Mbombo Njoya des Bamouns ont officiellement scellé la paix. Cette réconciliation, supervisée par le ministre Paul Atanga Nji à Yaoundé, met fin à des tensions qui avaient atteint leur paroxysme en 2023.
Un héritage culturel commun à préserver
Notre analyse révèle les liens profonds entre ces deux communautés. Le fondateur du royaume Bamoun, Ncharé Yen, était lui-même un prince Tikar de Bankim, une réalité historique longtemps occultée. Les Bamouns utilisent d’ailleurs le terme “Rifum” pour désigner Bankim, signifiant “la racine” ou “la source”.
Cette réconciliation met en lumière un riche patrimoine partagé : du culte des crânes hérité des Tikars jusqu’aux rituels d’intronisation des souverains Bamouns à Bankim. Le lac mystique Sem-sem, né de la résistance Tikar contre l’islamisation forcée, reste un symbole fort de cette histoire commune.
La rencontre illustre une volonté mutuelle de dépasser les tensions récentes pour se concentrer sur l’essentiel : la préservation d’un héritage culturel millénaire. Le ministre Atanga Nji a salué cette initiative qui s’inscrit dans une démarche plus large de consolidation de l’unité nationale.
Cette réconciliation ouvre la voie à une nouvelle ère de collaboration entre ces deux peuples frères, dont les destins sont inextricablement liés par l’histoire. Un message d’espoir pour l’ensemble du Cameroun, démontrant que le dialogue et la reconnaissance mutuelle peuvent triompher des divisions.