L’informatisation du permis de conduire est une opération qui permet de faire un toilettage en profondeur de ce titre de transport. Les principales victimes de ce processus sont sans aucun doute, les détenteurs des faux permis de conduire. C’est depuis janvier 2009 que les nouveaux permis de conduire sont entrés en vigueur sur toute l’étendue du territoire national.A la différence de l’ancien permis en papier carton, le nouveau permis est miniaturisé, et il épouse les dimensions de la carte nationale d’identité informatisée.
Au ministère des Transports, ce permis, rassure t-on, est difficilement falsifiable puisqu’il est informatisé. Le caractère informatisé de ce permis fait en sorte qu’il peut être établi dans n’importe quelle localité, puisque tout se passe en réseau dans les dix Régions du Cameroun. Ce travail en réseau fait en sorte que si un permis a été établi à Garoua, le détenteur peut le renouveler à Douala sans aucun problème.
Pour comprendre ce qui est à l’origine de ce processus, nous avons sollicité les éclairages de notre consultant, M. Ekani Gérard, expert en sécurité routière :
« Il s’agit de rentrer un tout petit peu en arrière pour préciser que le permis de conduire informatisé est entré en vigueur depuis 2009. Je pense qu’il est tout à fait clair qu’en instituant le permis informatisé, l’Etat avait pensé qu’à un moment donné les permis en carton disparaîtront. Je pense que cette période est en train d’arriver. Par ailleurs, le ministère des Transports a annoncé l’entrée en vigueur des permis à points en 2014. Il se peut que l’informatisation du permis soit l’un des éléments préalables de la mise en place du permis à points, afin que tous les détenteurs du permis soient facilement identifiables. C’est à travers le fichier informatique qu’on peut facilement avoir la situation exacte des détenteurs des permis de conduire au Cameroun ».
L’avènement du permis informatisé va entraîner des grincements de dents, surtout parmi ceux qui avaient acquis leur titre dans des conditions illégales, comme le confirme M. Ekani Gérard : « La conséquences la plus visible, est que beaucoup de faux permis vont rester sur le carreau, puisqu’ils ne seront pas renouvelés. La deuxième conséquence est que, dorénavant l’on aura une certaine visibilité sur la délivrance du permis de conduire au Cameroun ».
Quant à savoir si la nouvelle donne va permettre de combattre efficacement le fléau des faux permis, M. Gérard Ekani ne semble pas tout à fait convaincu : « Beaucoup de nos compatriotes ont des permis de conduire sécurisés, alors qu’ils ne sont même pas passés par l’examen du permis de conduire. En fait, sur le plan de la procédure, c’est un faux permis, mais sur le plan légal, c’est un permis authentique. Ceux-là peuvent continuer à circuler puisqu’ils ont un permis qui répond aux exigences actuelles. Sachez que c’est l’homme qui manipule la machine qui fabrique les permis, et c’est encore l’homme qui met les informations dans cette machine. Il serait donc une illusion de penser que les faux permis vont prendre fin. Mais, dans la mesure où l’informatisation du permis de conduire contribuera davantage dans une certaine dimension à réduire les faux permis, on peut au moins croire que la tendance sera réduite ».
Pour renouveler son permis de conduire, il y a une procédure à suivre: «Si un usager veut renouveler son permis de conduire, il constitue un dossier qui comprend : l’ancien permis cartonné, un certificat médical, deux photos 4×4, et les frais de timbrage, ainsi que quelques autres frais supplémentaires. Dans tous les cas, il faut toujours se renseigner auprès de la Délégation régionale des Transports de sa localité pour compléter le dossier ».
Source: L’Effort Camerounais