Décédé le 16 février à Paris des suites de maladie, le musicien était l’un des meilleurs saxophoniste du continent capable de voguer entre plusieurs rythmes d’Afrique et du monde.
Ben’s Belinga a été emporté par un cancer. Une méchante tumeur au cerveau qui a mis fin à une vie consacrée à la musique. Ce talent venait d’une grande famille d’artistes. Son frère ainé n’était autre que Mekongo Président, poly-instrumentiste et chef d’orchestre très populaire dans les années 70-80 au Cameroun.
Il était l’un des meilleurs saxophonistes du continent. Manu Dibango ne tarissait pas d’éloges à son égard. Un musicien accompli capable de jouer plusieurs instruments. « C’est un artiste de haut niveau qui nous quitte. », regrette le journaliste culturel Frenzie Tang.
André Belinga à l’état civil, fait ses débuts au Cameroun où il joue pour plusieurs artistes. On retrouve notamment son doigté dans « Ancien parigot » de Petit Pays, « Sogolo mon » d’Ange Ebogo Emerant, entre autres.
Les rythmes des quatre aires culturelles du Cameroun et ceux d’ailleurs en Afrique n’avaient pas de secrets pour lui : afrobeats, makossa, bendskin, mangambeu, tchamassi, assiko, bikutsi, mbalax. Il savait s’adapter à chaque contexte.
Quand il arrive à Paris, c’est d’ailleurs pour perfectionner son art. Il s’inscrit à des cours de lutherie et apprend à jouer du jazz dans toute sa diversité : afro-jazz, jazz-fusion, free jazz. Le musicien s’intègre très bien dans le milieu de la musique africaine à Paris et devient un incontournable. Sa maitrise du saxophone est sollicitée par plus d’un artiste ou groupe d’artistes. Parmi lesquels des célébrités comme Manu Dibango, le groupe sénégalais Touré Kuunda pour qui il fut arrangeur. Dans les années 80, il participe au projet du groupe « Kaoma ». Dans leur 1er album « Worldbeat » paru en 1989, figure le titre « Lambada » l’un de leur plus grand succès avec un million de copies vendues. Instrumentiste de haut vol, Ben’s Belinga apporte sa contribution.
Il se lance plus tard dans une carrière solo et propose du jazz à sa sauce. Mais, l’esprit du groupe lui revient très vite et il fonde le groupe « Les blancs d’Afrique ». Sur scène jusqu’en 2014 avec Alain Nyamé (bassiste, arrangeur et compositeur), il était des nombreuses soirées jazz de Paris. Fils d’Esse, André Belinga laisse une grande famille éplorée et cinq enfants. Pour l’heure, le programme de ses obsèques n’a pas encore été communiqué.