La laïcité, pilier de la République camerounaise, est mise à l’épreuve par des déclarations controversées de certains prélats de l’Église catholique au sujet de l’élection présidentielle de 2025. Momo Jean de Dieu, dans une lettre ouverte, interpelle les chefs religieux sur leur devoir de neutralité et de respect des principes de cohabitation pacifique. Cette missive, publiée dans un contexte de tensions politico-religieuses, souligne l’importance de garder une séparation claire entre les affaires spirituelles et temporelles.
L’appel à la neutralité
Les mots prononcés par certains évêques, tels que « même si c’est le diable qu’il prenne le pouvoir au Cameroun », sont perçus non seulement comme une provocation mais aussi comme une menace contre la stabilité de la laïcité camerounaise. Ce genre de rhétorique est bien loin de la mission éducative et pacificatrice que l’on attend des guides spirituels. La question se pose : quel rôle doit jouer l’Église dans une société laïque? La réponse, selon Momo, est claire : enseigner la morale, la citoyenneté et le respect des lois, sans interférer dans le processus électoral.
L’auteur de la lettre rappelle aux prélats leur responsabilité de promouvoir l’unité et la sagesse, surtout dans ce contexte électoral. Il insiste sur le fait que l’Église doit être un artisan de paix, non un catalyseur de division. La neutralité politique est présentée comme un devoir moral, invitant les prêtres à exercer leur influence spirituelle plutôt que de s’engager dans des débats politiques. Momo Jean de Dieu met en avant l’importance de la démocratie, où les choix se font dans l’isoloir et non sur les ondes médiatiques.
L’urgence de cet appel est soulignée par le contexte actuel, où les défis socio-économiques pourraient exacerber les tensions.