Cameroun – Meyo : lancement d’un méga projet pour une industrialisation pharmaceutique durable

Production de médicaments essentiels

Plus de 3 000 emplois directs annoncés et une ambition claire : faire du Cameroun un pôle régional de production de médicaments essentiels. Le Premier ministre, chef du gouvernement, a posé la première pierre d’un complexe industriel et hospitalier ultramoderne à Meyo (Yaoundé IV), marquant un tournant décisif pour la souveraineté sanitaire nationale.
« Ce projet n’est pas seulement une usine, c’est un acte de foi pour notre avenir », a confié un cadre du ministère de la Santé, ému par l’ampleur du chantier. Mais le pays est-il prêt à relever ce pari industriel d’envergure ?

Le choix stratégique de la localité de Meyo n’est pas anodin. Situé dans Yaoundé IV, ce site de cinq hectares accueillera bien plus qu’une simple usine. Il s’agit d’un véritable complexe pharmaceutique intégré aux réseaux nationaux et sous-régionaux de distribution.

Idriss Confiance Mbe, porteur du projet, mise sur l’intégration de cet ouvrage dans les circuits d’approvisionnement existants. Une logistique optimale pour la production et le stockage qui garantira l’accessibilité des médicaments génériques à usage courant.

Un projet en trois phases jusqu’en 2035

La première phase, qui va de septembre 2025 à janvier 2027, est consacrée à la construction et à la mise en service de l’usine de médicaments et dispositifs médicaux essentiels. D’un montant global de 20 milliards de FCFA, elle est financée sur fonds propres par les actionnaires camerounais qui détiennent 51% du capital.

Les partenaires chinois apportent leur expertise technique et leur savoir-faire industriel. Ce partenariat sino-camerounais illustre la volonté d’un transfert de compétences réel, pas du jeu!

La capacité de production annoncée fait tourner les têtes: 100 millions de flacons, deux milliards d’ampoules, 10 milliards de comprimés et 100 références de médicaments sous six formes galéniques différentes. Des antipyrétiques, des antibiotiques, des antalgiques et des anti-inflammatoires seront produits localement.

L’usine créera entre 800 et 1 000 emplois qualifiés dès la première phase. À moyen terme, plus de 3 000 autres postes s’ajouteront dans la chaîne d’approvisionnement, la distribution et le transport. Un impact économique considérable pour Yaoundé et sa périphérie.

La phase II court de janvier 2027 à 2029. Elle est dédiée à l’extension industrielle et à la construction d’un complexe hospitalier ultramoderne. L’investissement global atteint 250 milliards de FCFA pour cette étape. Un réseau de grandes pharmacies verra également le jour, ainsi qu’un centre de recherche et développement.

«L’enjeu est de contribuer à la souveraineté sanitaire et au développement économique du pays à travers la production locale», explique un cadre du ministère de la Santé publique. Cette enveloppe globale de 300 milliards de F consacrée au projet témoigne de son ampleur.

La phase III, de 2027 à 2035, consolidera l’ensemble avec le développement du réseau pharmaceutique et l’extension des capacités de production. L’objectif: assurer à chaque Camerounais un accès sûr, régulier et abordable aux produits de santé essentiels.

Impact sur la souveraineté sanitaire nationale

Ce projet représente un tournant stratégique pour le Cameroun. Depuis des décennies, le pays dépend massivement des importations de médicaments. Une situation qui pèse lourd sur la balance commerciale et expose les populations à des ruptures de stock fréquentes.

La production locale de médicaments génériques à grande échelle devrait réduire significativement cette dépendance. Les prix pourraient également baisser grâce à l’élimination des intermédiaires et des coûts d’importation.

Pour suivre l’évolution de ce projet et les questions de santé publique, consultez 237online.com/actualite-cameroun.

Les actionnaires camerounais détenant 51% du capital, la plus-value restera essentiellement au pays. Un modèle de partenariat qui garantit le contrôle national sur un secteur aussi sensible que la santé.

Le gouvernement camerounais multiplie les initiatives pour renforcer l’industrialisation du pays. Après les unités de transformation agroalimentaire, les cimenteries et les infrastructures routières, voici venu le temps de la souveraineté pharmaceutique.

L’usine de Meyo s’inscrit dans la vision de développement durable prônée par les autorités. Créer de la valeur localement, former des compétences nationales, réduire les importations – autant d’objectifs alignés sur les ambitions d’émergence du Cameroun à l’horizon 2035.

Les impacts économique, social et sanitaire convergent vers un objectif commun: assurer à chaque Camerounais un accès sûr, régulier et abordable aux produits de santé essentiels. Une promesse qui, si elle se concrétise, changera la donne pour des millions de familles.

Cette usine de médicaments marquera-t-elle enfin l’indépendance sanitaire du Cameroun face aux importations massives?

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