Elle est enfin là ! Oui, mille fois annoncée, autant de fois évoquée, l’autoroute Nsimalen- Yaoundé est enfin fonctionnelle.
Merci à la Can. Mais, soyons sérieux : la moitié de la petite vingtaine de kilomètres de cette autoroute qui relie la capitale du Cameroun à son aéroport a été livrée. Il en reste encore une moitié. On espère qu’on n’aura pas droit ici au » syndrome du complexe d’Olembe », où on livre la partie après avoir annoncé le tout…On a mis dix ans à faire une dizaine de kilomètres, on imagine le temps qu’il faudra pour livrer le reste.
On imagine la facilité qu’il y aura désormais à rallier la ville et le bonheur des riverains qui seront, on l’espère, soulagés des embouteillages légendaires qu’il y avait dans le coin.
Je me suis laissé tenter par cette autoroute, au lendemain de son ouverture au public. En lieu et place de la belle balade sur asphalte à laquelle je m’attendais, j’ai eu droit à une stressante randonnée : lancé à plus de 100km/h, me voilà face à face avec un autre véhicule, ayant pris l’autoroute en sens inverse. Je m’interroge sur ce qui peut habiter l’esprit de l’écervelé qui s’engage ainsi sur l’autoroute. A peine remis de mes émotions, en voilà un deuxième, dans le même sens, qui pointe. Suivent, toujours en sens inverse, une, deux, puis trois motos…
Madame la ministre de la Ville, Célestine Ketcha Courtès, dans le style qu’on lui connaît, en donnant le » mode d’emploi » de cet ouvrage, s’est surtout préoccupée des piétons (dont plusieurs faisaient leur sport matinal sur l’autoroute ce matin-là…). Elle n’a rien dit des automobilistes. Il y a fort à parier que le vrai danger sur cette autoroute, ce soit toutes ces personnes qui se mettent en danger, mais qui se fichent de la vie des autres.