L’information a été révélée par l’Ambassadeur chef de la délégation de l’Union européenne au Cameroun le 7 mai dernier au cours d’une émission télévisée sur Canal 2 Internationale, produite en partenariat avec la section camerounaise de l’Union internationale de la presse francophone (UPF).
Le Cameroun devra se passer de la caution morale de l’Union européenne (UE) lors de la présidentielle prévue cette année. Interrogé le 7 mai dernier sur le rôle qu’entend jouer l’UE relativement au processus électoral en cours, Hans-Peter Schadek, Ambassadeur chef de la délégation de l’Union européenne au Cameroun, a indiqué que «l’UE n’enverra pas de mission d’observation des élections pour les scrutins à venir au Cameroun».
Selon L’œil du Sahel du mercredi 9 Mai 2018, Hans-Peter Schadek s’est exprimé en présence d’autres collègues des Etats membre de l’UE, dont Gilles Thibault, Ambassadeur de France au Cameroun, au cours d’une émission télévisée organisée partenariat avec la section camerounaise de l’Union internationale de la presse francophone (UPF) dans l’amphithéâtre de l’Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC).
Une source contactée par le journal à la délégation de l’UE à Yaoundé explique qu’ «une mission d’observation électorale de l’UE n’est pour le moment pas prévue pour le Cameroun cette année. En termes généraux, les ressources sont limitées et l’UE est obligée d’établir un planning des missions – à l’échelon mondial – bien en avance et de prioriser les pays bénéficiaires. A ce stade, l’UE n’a pas reçu d’invitation à observer les élections au Cameroun cette année. Et pour le moment, le Cameroun ne fait pas partie du planning pour 2018».
La même source ajoute qu’ «étant donné la nécessité de disposer d’un certain délai de préparation pour une telle mission, et ayant à l’esprit les échéances assez brèves, il n’est pas sûre qu’une éventuelle invitation puisse encore être reçue favorablement à ce stade, en tout cas, pour une véritable mission d’observation électorale complète, dans son format traditionnel. Toutefois, si les autorités camerounaises en faisaient la demande, nous pourrions envisager d’envoyer une mission d’experts électoraux, aux formats et aux ambitions plus réduits, et qui serait donc plus facile à organiser en un temps plus limité».
Si plusieurs analystes politiques voient en l’absence de l’UE un éventuel déficit de crédibilité de la prochaine élection présidentielle au Cameroun, le Pr Eric Mathias Owona Nguini soutient, dans les colonnes de l’œil du Sahel, qu’il ne faut pas voir dans cette posture de l’UE un discrédit du processus électoral en cours.
Car, «la crédibilité d’un processus électoral dépend du fonctionnement des mécanismes électoraux internes et de la confiance que les acteurs placent en eux. Les cautions externes ne sont jamais qu’un appui». Le journal rappelle que pour la présidentielle de 2011 gagnée largement par Paul Biya, l’UE avait envoyé une mission d’observation réduite.
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