Une enquête approfondie de Jeune Afrique, relayée par 237online.com, lève le voile sur l’ascension discrète mais implacable de Louis Paul Motaze. Ce « fils spirituel » de Paul Biya, qui tient les cordons de la bourse nationale depuis 2018, apparaît de plus en plus comme le successeur potentiel du président camerounais.
Un portrait qui rappelle le jeune Paul Biya de 1982
Les similitudes avec la transition Ahidjo-Biya sont frappantes. Comme le révèle Jeune Afrique, Motaze, né en 1959 à Bengbis dans le Dja-et-Lobo, partage non seulement les origines géographiques de Paul Biya, mais aussi son parcours d’excellence et sa méthode de gouvernance.
Les signes d’une succession programmée ?
Plusieurs éléments suggèrent une préparation minutieuse :
- Un parcours calibré
- Major de l’ENAM (comme Biya)
- Formation internationale prestigieuse
- Expérience dans les entreprises stratégiques
- 18 ans au gouvernement
- Une mainmise sur les secteurs clés
- Contrôle total des finances publiques
- Relations privilégiées avec le FMI
- Gestion prudente de la dette nationale
- Supervision du Dja-et-Lobo, fief présidentiel
- Des succès stratégiques
- « Meilleur ministre des Finances » de la CEMAC
- Construction du port de Kribi
- Maintien des salaires des fonctionnaires
- Budget financé à 70% par les recettes ordinaires
L’enquête de Jeune Afrique souligne également les liens personnels profonds : neveu de la première épouse de Biya, Motaze a grandi proche du couple présidentiel. Cette proximité familiale renforce l’hypothèse d’une succession planifiée, rappelant étrangement la manière dont Ahidjo avait préparé l’arrivée de Biya au pouvoir.
Le timing apparaît particulièrement crucial. Avec une présidentielle prévue en octobre 2025 et un Paul Biya qui aura 92 ans en février, le scénario d’une passation de pouvoir à la « camerounaise » prend forme. Comme le note Jeune Afrique, Motaze adopte une posture « attentiste« , caractéristique de ceux qui savent que leur heure approche.
Le contrôle des finances publiques lui donne un avantage décisif. Sa gestion prudente, saluée par le FMI malgré des « résultats mitigés », démontre sa capacité à naviguer dans les eaux troubles de la politique internationale tout en préservant les intérêts nationaux.
Plus significatif encore, sa présence dans le Dja-et-Lobo, dont il est le « chef de la délégation permanente départementale du comité central » du RDPC, le place en position idéale pour une transition en douceur, dans la pure tradition camerounaise.