Cameroun: L’étrange aphonie de Bello Bouba de l’Undp

Bello Bouba et exellence Paul BIYA

Le leader de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp) s’illustre par un mutisme sur les questions d’actualité de la vie nationale.
Quelles sont les dessous de cette carte ?

Bello Bouba, le président de cette formation politique, tenu par un accord de gouvernement avec le Rdpc, a depuis longtemps soigneusement rangé la
langue dans sa poche. Sur les sujets brûlants de l’actualité nationale où les différents leaders politiques sont attendus, le natif de Baschéo dans le département de la Bénoué s’illustre par des rebuffades. Une série de faits étayent cette posture qui est loin d’avoir cessé de défrayer la chronique. En premier lieu, la crise anglophone qui ruine le pays depuis décembre 1996, aura soulevé tous les débats et passions politiques, tant au sein du gouvernement que dans les rangs de l’opposition, sans que le tout Premier ministre de Paul Biya en 1983 se sente obligéde faire une sortie au sujet de ce conflit armé. Cette posture ambiguë a du reste entrainé la démission de Ndansi Elvis, membre du Comité central de l’Undp, pour « attitude tiède et les doubles normes du parti l’égard de la crise anglophone ». Les différentes pressions du Social democratic front (Sdf) pour inscrire la question de cette crise à l’ordre du jour à l’Assemblée nationale, a toujours laissé l’Undp dans l’indifférence totale, pourtant un parti de l’opposition.

Au bord de l’implosion

L’autre pan de l’actualité nationale sur laquelle l’attitude de l’Undp aura plongé l’opinion dans la perplexité au sujet de la classification de cette famille politique, aura été son refus de présenter un candidat à l’élection présidentielle 2018, cristallisant de ce fait toutes les frustrations en interne, où une frange importante estimait que l’accord avec le pourvoir portait sur le gouvernement et non au niveau des élections. Toute chose qui laissera Bello Bouba Maïgari de marbre alors que son parti était au bord de l’implosion. Il en sera de même à la proclamation des résultats contestés de ce scrutin. Dans ce tohu-bohu de déclarations controversées, la voix de l’Undp sombrera dans un silence assourdissant. Même au Grand dialogue nationale tenu au Palais des Congrès de Yaoundé, du 30 septembre au 4 octobre derniers, la grand-messe de toutes les sensibilités politiques nationales, a mis en évidence l’aphonie du ministre d’Etat en charge du Tourisme.

Le quatrième podium sur lequel le mutisme de Bello Bouba Maigari se joue à fond la caisse, sont les évènements de Ngarbuh dans le Nord-Ouest. Sur la
question, le tout Cameroun politique s’est exprimé, à l’exception bien compris du leader du l’Undp, aux abonnés taiseux. Cette posture du président de l’Undp dénote-t-elle d’une volonté de demeurer ad vitam aeternam au gouvernement ? Lui, l’indéboulonnable ministre d’Etat des gouvernements successifs ! Par ailleurs, à la dernière consultation couplée du 9 février dernier, son parti a ravi la vedette de premier parti de l’opposition à l’Assemblée nationale (7 députés) au Sdf de Ni John Fru qui a sombré députés et maires. Bello Bouba, un candidat sérieux à sérieux à la succession de Paul Biya, pour récompense à ses multiples rebuffades sur l’actualité brûlante ? Telle est la dernière interrogation qui défonce une porte largement ouverte.

Léopold DASSI NDJIDJOU

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