Cameroun: Les agences de voyages indélicates et adeptes du racolage mises au pas

Dans notre numéro 82 les recoupements réalisés auprès de Binam Voyages suspendus pour trois nous ont laissé dire que le ministère des transports était trop sévère dans sa sanction.

Selon le communiqué du ministre Ngallé Bibéhé il fallait agir ainsi contre Binam Voyages pour mettre fin au phénomène de racolage qui expose les voyageurs.

Dans la nuit du 25 au 26 octobre 2019, un bus de Binam Voyages en partance pour Bafoussam a été braqué aux alentours d’Obala par cinq bandits armés. Tous les passagers ont été torturés pendant plus d’une heure en brousse, et vidés de leurs biens. Presque tous ont refusé de poursuivre le voyage. Le ministre des transports a mené des enquêtes pour comprendre ce qui est arrivé. Il ressort que le chauffeur du bus a racolé des passagers après le départ du bus de Yaoundé. Et on soupçonne ces passagers clandestins d’avoir été à l’origine du braquage.

Le ministère des transports sans pitié L’embarquement des passagers non inscrits sur le bordereau de voyages, et en plein voyage est interdit par le ministère des transports. C’est agacé de rappeler ces dispositions aux compagnies des transports, que le ministre Ernest Massena Ngallé Bibéhé a frappé Binam Voyages.

La compagnie écope de trois mois de suspension, ainsi que le conducteur du bus attaqué. Quelque soit l’émotion que cette décision du ministre des transports a suscité au sein de Binam Voyages, il s’agit d’une mesure qui sonne comme une invite aux chefs d’agences de voyages et principalement aux conducteurs des véhicules, à plus de sérieux quand ils sont en activité. Au ministère des transports, le ministre rappelle à tous ceux qui l’interpelle à ce sujet, qu’il est temps de passer à la vitesse supérieure.

On a trop sensibilisé. On a trop toléré et les transporteurs pensent que l’Etat est faible et lâche, il faut sanctionner ainsi, pour que cela serve de leçon aux autres transporteurs indélicats, a-t-on appris. Ici, le ministre dit pouvoir continuer dans la même lancée si les chauffeurs insistent dans l’inconduite une fois au volant.

Voyageurs et patrons des agences interpelés

C’est la 6ème fois que l’on apprend qu’un car de transport interurbain a été braqué par des individus armés. Sur l’axe Bafoussam-Bafang- Nkongsamba-Douala ; Bamenda- Bafoussam ;
et Bafoussam- Yaoundé. C’est vrai, un braqueur n’a aucune marque sur son visage et peut acheter son billet de voyage s’installer dans le bus, et agir en braqueur au cours du voyage. Mais le tort revient toujours aux responsables des agences de voyages. Ils doivent se munir des outils de détection d’objets dangereux avant que chaque passager entre dans le car. Ils sont chargés de la sécurité des passagers et des bagages. Ils sont chargés de discipliner les conducteurs des bus. Mais combien de chefs d’agences de voyages jouent-ils convenablement ce rôle ? Combien sanctionne leurs chauffeurs fautifs ? Combien d’entre eux prennent-ils au sérieux les plaintes des passagers contre les mauvais chauffeurs ? Il est temps que les chefs d’agences cessent d’être les complices de leurs chauffeurs qu’ils protègent à tout vent.

Binam Voyages n’est pas la seule compagnie de transport, dont les chauffeurs racolent les passagers après l’embarquement. Presque tous les chauffeurs vivent de ce phénomène qui expose les passagers aux attaques des bandits. Il faut arrêter le scandale pour éviter de pénaliser les propriétaires des compagnies de transports, qui ont investi des milliards de francs, pour rentabiliser leur business.

Réalités Plus. N° 0083 du 04 Novembre 2019

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