Cameroun: le SDF s’insurge contre l’atteinte grave à la liberté d’expression

Dans une correspondance parvenue à la rédaction de 237online.com, le SDF, principal parti de l’opposition au Cameroun réagit à l’interpellation au secrétariat d’Etat à la Défense (SED) de trois journalistes Ebole Bola, Baba Wame et Rodrigue Tongue et dénonce leur inculpation pour non dénonciation d’un complot portant à l’atteinte de la sureté de l’Etat. [pagebreak]Intégralité du texte du SDF
La liberté de presse vient de prendre un coup sérieux dans notre pays. Félix Cyriaque EBOLE BOLA, journaliste au quotidien Mutations et Président du bureau exécutif du Syndicat national des Journalistes du Cameroun,  Rodrigue TONGUE en service au quotidien Le Messager et BABA WAME, journaliste et enseignant à l’ESSTIC, ont comparu le 28 octobre dernier devant le juge d’instruction du Tribunal militaire de Yaoundé. Au sortir de cette audition, le juge les a inculpés pour « non dénonciation », une infraction prévue et réprimée par le Code pénal camerounais.
Le SDF condamne avec la dernière énergie les mesures liberticides que vient de prendre le Tribunal militaire de Yaoundé à l’encontre de ces trois journalistes en raison de ce qu’elles constituent à n’en point douter une atteinte grave et intolérable à la liberté d’expression pourtant garantie et protégée par la Constitution de la République.

Le SDF demande l’application de l’article 50 de la loi sur la communication sociale.
Le SDF demande aux autorités judiciaires de respecter les dispositions de l’article 50 alinéa 1 de la loi N° 90/052 du 19 décembre 1990 relative à la liberté de communication sociale au Cameroun qui indique sans ambigüité et sans équivoque que « la protection de la source d’information est reconnue et garantie aux journalistes et aux auxiliaires de la profession de journaliste ». L’article 107 du Code pénal allégué par les magistrats du Tribunal militaire n’est qu’une disposition de portée générale qui ne saurait déroger à une loi spéciale notamment la loi N° 90/52 du 19 décembre 1990 citée plus haut.
Au demeurant, ce procès en sorcellerie contre les journalistes n’a pour véritable but que de museler voire d’anéantir la presse dans un contexte politique de fin de règne où les citoyens ont plus que jamais besoin d’être informés sur la marche de la Nation.

Le SDF exige la levée des mesures prises contre les journalistes.
Quelque soit le bout par lequel on prend ce bâillonnement, on ne saurait donner du tort à ceux qui pensent que l’objectif inavoué des donneurs d’ordre tapis dans l’ombre est de ramener le Cameroun plus de 24 ans en arrière en matière de liberté d’expression, de liberté de la presse. En matière de liberté tout simplement.
Le SDF exige dans l’immédiat la levée pure et simple des différentes mesures d’assignation prises à l’encontre de ces trois journalistes tout en précisant avec force que les dispositions des articles 74 et 107 de notre Code pénal doivent impérativement être revisitées pour ne plus que les nostalgiques passéistes du régime nous replongent dans la période obscurantiste des années d’exception. Les citoyens encore moins les journalistes ne sauraient se transformer en délateurs ou en agents de renseignement.

 

Jean Robert WAFO,
Responsable du Shadow cabinet du SDF en charge de l’information et des médias.

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