Encore une histoire bien de chez nous. Les gens ont attendu le remaniement ministériel pendant si longtemps qu’ils se lancent aujourd’hui dans toutes sortes de conjectures pour expliquer pourquoi il ne vient pas.[pagebreak] L’une des pistes actuellement explorée par ceux qui sont jaloux des ministres en place ou par ceux qui veulent les remplacer (les ministrables, je vous le dis !), c’est celle du grand déploiement
du Ngrimbah pour attacher le Nom Ngui’i. On raconte que nos Excellences se sont répandues dans la forêt tropicale à la recherche des pygmées, qu’on dit très forts dans ce domaine. D’autres seraient partis à la recherche des grands marabouts en Afrique de l’Ouest ; tandis que certains sont allés se blinder plus loin en Inde, au Sri lanka et en Amérique latine où des chamanes puissants ont été mis à contribution. Que dire des autres qui se sont plutôt tournées vers les prêtres exorcistes et les pasteurs pentecôtistes appelés à la rescousse pour les aider à conserver leur bifteck ? Il y a peut-être un peu d’exagération dans tout ça. Mais le fait est que les hommes aux affaires fréquentent les loges et sont de véritables accros des sciences occultes et des clients fidèles des marabouts et des « ayenboto ». Mais quand à croire que ce sont ces forces occultes qui bloquent le remaniement ministériel, c’est aller vite en besogne. D’abord parce que ceux qui rongent leur frein agissent dans les mêmes canaux, dans le sens contraire, ce qui devrait normalement tendre à annuler les incantations des premiers et délier ainsi les mains du patron ; ensuite parce que tout le monde connaît la manie de ce patron à déjouer tous les pronostics, question de montrer que rien ne le lie et qu’il reste le seul maître à bord du bate au Cameroun. Or tout le monde savait qu’il allait forcément remanier le gouvernement après le double scrutin de 2013, et surtout après son discours du 31 décembre de cette même année. Discours dans lequel il stigmatisait l’incompétence du gouvernement. Malheureusement tous ceux qui ont lu la lettre dans l’enveloppe ont tapé à côté. Le Président a plutôt considéré d’autres priorités, en se réservant le moment de remanier le gouvernement quand il le voudra. Encore qu’il pourrait avoir blâmé ses ministres pour les réveiller.
Cameroun: Le remaniement ministériel bloqué par l’excès de ngrimbah
